• Origines, philosophie, valeurs en hausse...


    Tout ce qu'il faut savoir sur le vintage



    Longtemps réservé à quelques initiés, il connaît aujourd'hui un extraordinaire engouement, au détriment parfois de son authenticité. En 12 questions, petit précis à l'attention de ceux qui adorent faire du neuf avec du vieux...

    <script language="JavaScript"></script>Que signifie le mot «vintage»?

    D'origine anglaise, ce mot a d'abord servi à qualifier un millésime ancien de référence pour des spiritueux ou des vins, comme le porto. Par extension, il s'est appliqué à des vêtements et accessoires de mode anciens, des voitures de collection, des photographies et du mobilier design, de l'après-guerre jusqu'aux années 1980. Le Dictionnaire international de la mode (1), ouvrage de référence qui vient d'être réédité, affine cette définition: «Le terme vintage a fini par désigner tout un jeu d'apparences utilisant des vêtements anciens, du mélange de fripes et de vêtements neufs portés au quotidien jusqu'aux pièces exceptionnelles.» Bref, le vintage bien compris ne doit jamais être porté des pieds à la tête comme un costume d'époque. Il impose un subtil mélange de styles, pour n'en créer finalement qu'un seul: le sien. Ceci est vrai en mode comme en décoration.


    Actuellement, pas une photo de mode, pas une expo, pas un article sans que le mot soit employé. Pourquoi une telle frénésie?


    Attention, le vintage n'est pas né d'aujourd'hui. Dans les années 1970 déjà, on allait chiner aux puces des robes des années 1940 et 1950, mais tout ceci est longtemps resté réservé à un cercle d'initiés. Synonyme de seconde vie, le vintage nécessite en effet de posséder une vraie culture de mode pour repérer les pièces intéressantes et savoir les associer. Selon Katy Rodriguez, du magasin Resurrection, à Los Angeles, ce sont les top models comme Naomi Campbell et Kate Moss qui ont plus largement ouvert la voie, dans les années 1990, en portant des vêtements vintage lors d'événements officiels. Mais c'est en 2001 que le phénomène a véritablement explosé, avec l'apparition de Julia Roberts à la cérémonie des Oscars, portant une robe Valentino millésimée 1992. L'événement a jeté un premier pavé dans la mare du luxe et donné le coup d'envoi d'une véritable folie. Rapidement, toutes les stars s'y sont mises: Demi Moore, Winona Ryder, Nicole Kidman, Sarah Jessica Parker ou Jennifer Lopez, arborant voilà peu une robe Valentino 1967 précédemment vue sur Jackie Kennedy.


    Le vintage ne concerne-t-il que des marques de luxe?

    Pas seulement, comme en témoigne l'aventure des jeans Levi's. Au début des années 1970, la marque décide de modifier sa fameuse étiquette (tab) cousue sur la poche arrière droite, ramenant le graphisme du «e» de Levi's de majuscule à minuscule. Un détail pour le grand public, une révolution pour les aficionados, qui baptisent «Big E» les 501 antérieurs à 1971. Ce sera la première datation officielle d'un vêtement n'étant pas issu de la couture. Le vintage concerne donc non seulement le luxe, mais aussi «des griffes pérennes qui font référence, des vêtements ou des accessoires au moins vieux de vingt ans et portables aujourd'hui», comme le précise Jean-Marc Loubier, PDG de Celine. Une pérennité qui en fait désormais les nouveaux basiques, offrant la garantie d'être à la mode partout, sans jamais se tromper. Et, actuellement, le phénomène s'exporte partout dans le monde, de Londres à Paris, de New York à Los Angeles ou à Tokyo.


    Porter des vêtements des années 1950 ou 1960, n'est-ce pas aussi une manière de refuser la mode du moment?

    C'est en tout cas une façon de ne pas en suivre tous les diktats. Certains aficionados ont d'ailleurs porté le vintage sur le terrain militant, comme l'Italien Antonio Annichiarico, avec sa marque Rifiuto speciale (Rejet industriel). Un véritable «programme vestimentaire», dont tous les vêtements cousus main à partir de tissus récupérés sont frappés de ce slogan. Lancé comme une protestation émanant du Sud à l'encontre du Nord, Rifiuto speciale exprime l'envie d'éthique et, comme le souligne Cristina Morozzi, grande figure milanaise de la mode et du design, une «nouvelle dignité stylistique». Comprendre le refus des panoplies imposées, des logos, des total look, des marques sandwichs. Bref, une réaction à l'uniformité et à la globalité. Ce qui hisse le vintage au rang d'un postulat et d'un engagement personnel à la manière des tee-shirts manifestes post-soixante-huitards. Le support a changé, mais le procédé reste le même.


    Où acheter aujourd'hui cette «contre-mode»?

    Sous le marteau des commissaires-priseurs, les noms du vintage sont évidemment ceux de la couture et du prêt-à-porter de luxe: Hermès, Chanel, Yves Saint Laurent, Givenchy, Balenciaga, Christian Dior... Toutes les maisons de vente s'y sont mises, avec en coulisse et quasi monopole, le cabinet d'expertises D. Chombert et F. Sternbach. C'est grâce à l'action de Françoise Sternbach, venue du prêt-à-porter, et de Dominique Chombert, fille du grand fourreur, que le vintage a été introduit à Drouot voilà quelques années. Ce sont elles qui ont imposé les ventes à thème: bagages et accessoires signés, fourrures et cuirs griffés, bijoux de fantaisie couture, et jusqu'à la récente vente de la collection Mademoiselle Catherine Deneuve... Toutes ces pièces, des sacs aux bracelets, faisant sans exception l'objet d'une datation. Mais, entre estimations, mises à prix et adjudications, mieux vaut avoir le portefeuille bien accroché. Estimée 600 €, une robe haute couture Madame Grès millésime 1970 a été récemment adjugée 1 500 €. Des chemisiers Saint Laurent Rive gauche, estimés entre 50 et 80 €, se sont envolés à 400.


    Mais il y a aussi les puces et des boutiques spécialisées?

    On peut toujours s'approvisionner sur les stands spécialisés des marchés aux puces de Saint-Ouen, à Paris, ou ceux de Portobello, à Londres. Les prix y ont monté en flèche, mais restent toujours inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans les nombreuses boutiques que l'on voit fleurir un peu partout, jonglant entre la fripe et le dépôt-vente. N'oublions pas non plus les grands magasins: Bon Marché, Samaritaine ou Galeries Lafayette, qui consacrent désormais de larges espaces au phénomène, réunissant vêtements, accessoires et objets de déco. Mais, en la matière, les meilleures adresses restent les boutiques ultrapointues dont le travail de recherche et de sélection visionnaire (il en faut pour le vintage) garantit un haut niveau de qualité. Les plus fameuses? Didier Ludot, à Paris, ou les boutiques Decades et Lily & Cie, à Los Angeles, la dernière étant un peu une chapelle exclusive où n'entre pas qui veut...


    Le vintage est-il aussi un nouveau dandysme au masculin?

    Influencés par la vintage attitude de leurs compagnes, attentifs aux discours prônant le refus des marques et effrayés par la hausse décourageante des prix, les hommes sont en effet allés fouiller, à leur tour, dans leurs armoires. Peut-être avec plus de discernement que par le passé. Hier encore circonscrit aux blousons teddy, aux smokings lustrés, aux chemisettes à carreaux Arrow et aux vestiaires militaires désarmés, donc à la fripe, le vintage masculin se focalise désormais sur les cravates de marque (années 1940 à 1980, vendues entre 10 et 20 €), les costumes anglais à rayures tennis, les vestes en cashmere coloré Etro, mais aussi quelques pièces de Cardin et de Ted Lapidus (autour de 350 €), des chemises «spaghetti» Paul Smith, ou quelques pièces en maille Marithé & François Girbaud.


    De quelle époque datent les pièces majeures?

    Né plus tard, le vintage au masculin englobe également des pièces plus récentes, de dix ans d'âge seulement: boutons de manchettes, maillots de bain, baskets, petite maroquinerie Gucci et premières lunettes Alain Mikli. Chose amusante, il arrive aussi que ce vintage au masculin devienne une source d'inspiration. Chineur invétéré, le créateur de mode Marc Le Bihan a ainsi déniché aux puces de Saint-Ouen un costume ayant appartenu à Man Ray, l'étiquette du tailleur étant formelle à ce sujet. Copié, reproduit, ce costume culte est devenu une pièce maîtresse de ses collections...


    Côté design, l'engouement est-il le même?

    Après la mode, le vintage s'est emparé de l'univers de la décoration selon les mêmes principes. Il fut «réveillé» voilà déjà vingt ans par les marchands éclairés des puces de Clignancourt et les galeristes visionnaires de Paris, Milan, Londres et Copenhague, titillant l'intérêt des collectionneurs pour Jean Prouvé, Charlotte Perriand ou Hans Wegner. Dans les années 1990, Peter et Deborah Keresztury ont institutionnalisé le «vintage western», organisant les vintage fashion shows de San Francisco, où s'exposaient mobilier, arts de la table, céramique, tapis, tissus d'ameublement et verrerie décorative des années 1940 à 1960, produits en série pour le marché américain ou importés de Scandinavie et d'Italie. Principalement focalisé sur le design allant de l'après-guerre au début des années 1980, ce vintage a labélisé dans un même élan meubles, luminaires, électroménager, vaisselle, accessoires de bureau et de cuisine... Et l'impact a été tel que la plupart des fabricants ont réédité leurs références de design historique. Seules des différences appuyées de traitement (peinture, couleur, détails techniques) permettent aujourd'hui de les différencier des originaux.


    Les reproductions font-elles aussi partie de cet univers?

    Absolument. Certaines pièces, comme la chaise Barcelona, de Mies van der Rohe, créée en 1929, et le fauteuil Wassily, dessiné par Marcel Breuer en 1925, ont été respectivement reproduits en 1948 et en 1958 par Knoll. La fameuse chaise longue LC4, dessinée en 1928 par Le Corbusier-Jeanneret-Perriand, est produite à nouveau par Cassina depuis 1965. C'est alors la règle de la première série qui prévaut. Ce qui implique une connaissance approfondie du design, un œil aiguisé et... un compte en banque bien fourni.

    Si vous n'êtes pas si puriste, vous pouvez vous contenter de ce que les amateurs appellent le «vintage neuf», soit tous les sièges, meubles ou luminaires produits sans discontinuité depuis leur création. Ainsi les sièges Tulip, d'Eero Saarinen, chez Knoll, ou la plupart des fauteuils de Pierre Paulin chez Artifort.


    La folie touche-t-elle d'autres domaines?

    Tous les secteurs du design sont concernés. Les premiers téléphones portables Motorola StarTac (autour de 50 €) sont désormais très prisés, tout comme les premiers Walkman Sony, les téléviseurs italiens Brionvega ou les écrans Téléavia dessinés par Roger Tallon (autour de 500 €) et les chaines hi-fi BeoSound de Bang & Olufsen, cette marque organisant elle-même son propre circuit auprès des galeries spécialisées dans le vintage 1970. Et, tout comme le vêtement vintage doit être porté pour mériter son rang, le design doit s'intégrer au logis pour échapper à la muséification. Dans son édition de janvier 2005, le magazine Antiquités Brocante consacrait pas moins de 16 pages au mobilier 1950, prônant son adaptation à la déco d'aujourd'hui.


    Le vintage a donc de beaux jours devant lui?

    Le vintage représente un jalon de mémoire. Ces objets s'inscrivent dans l'époque comme les maillons d'une longue chaîne affective, au même titre que les meubles hérités de nos grands-parents. En fait, quand il ne fait pas l'objet d'une spéculation imbécile, le vintage est un parfait exemple de réinsertion. On n'a donc pas fini de chiner...

    par Pierre Léonforté

    (1) Dictionnaire international de la mode, éd. du Regard.

    L'Express du 21/02/2005


    http://www.lexpress.fr/mag/tendances/dossier/mode/dossier.asp?ida=431729

    L'Express du 21/02/2005
    Michel Maffesoli
    «Le vintage, une expression du postmodernisme?»

    par Pierre Léonforté



    <script language="JavaScript"></script>

    Professeur de sociologie à la Sorbonne, Michel Maffesoli est aussi l'auteur d'un récent ouvrage (1) où il analyse les formes de la postmodernité. «Tournée vers le futur et véritable pulsion vers l'avenir, la modernité fut aussi un processus de massification. En revanche, la postmodernité se trouve marquée par un retour à l'archaïsme, aux tribus, un attachement au passé, au dépassé, au fondamental. Cela se manifeste notamment par une façon de s'habiller et de se meubler.» Le vintage, expression majeure du postmodernisme? «J'observe que la grande caractéristique des sociétés postmodernes est le patchwork, le sampling, qui recomposent la mode, la décoration, les idées, la musique, les religions. Vraies ou fausses, là n'est pas la question, les valeurs de qualité et de collection qui prédominent impliquent le qualitatif de l'existence.»



    (1) Le Rythme de la vie. La Table ronde, 220 p., 18 €.

    http://www.lexpress.fr/mag/tendances/dossier/mode/dossier.asp?ida=431733

    L'Express du 21/02/2005
    Elisabeth de Sauverzac
    «Une tête chercheuse»

    par Pierre Léonforté



    <script language="JavaScript"></script>

    L'Express du 21/02/2005
    Nos adresses préférées

    par Pierre Léonforté

    Côté mode :


    La Belle Epoque

    Le vestiaire de Philippe Travers est une mine de petits prix qui sait aussi ménager ses effets griffés. Dans une foule de robes années 1950 anonymes (de 80 à 150 euros), on distinguera un manteau Christian Dior en shantung de 1953 à 520 €.
    10, rue de Poitou, Paris (IIIe), 06-80-77-71-32.


    Chez Mamie

    Brigitte (que l'on appelle «Mamie») est l'adresse préférée des costumiers et des collectionneurs. Ici, rien n'est griffé mais tout est ancien. Pour 50, on s'offre un sac et, pour 70 euros, une paire de chaussures et une robe.
    73, rue de Rochechouart, Paris (IXe), 01-42-82-09-98.
    Gabrielle Geppert
    Sous les arcades des jardins du Palais-Royal une boutique très branché, 31 galerie Montpensier, Jardins du Palais Royal , Paris 75001 , T: +33 6 22 92 53 25


    Didier Ludot

    Sous les arcades des jardins du Palais-Royal, l'antiquaire de la mode met la barre très haut mais propose, à partir de 500 €, des tailleurs Carven ou Cardin. Pour un tailleur Chanel, compter 1 200 euros. Moins ruineuses, une robe Lacroix à 650 € ou une robe d'été Alaïa à 450 € font tomber la fièvre.
    20, galerie de Montpensier, Paris (Ier), 01-42-96-06-56.
    http://www.didierludot.com 
    Installé sous les arcades du Palais-Royal, ce pionnier précise d'emblée sa définition du phénomène : «Le vintage doit avant tout être portable, sinon, c'est du costume! Pour être vintage, un vêtement doit être rare, de grande qualité, dans son état originel et inscrit dans l'une des tendances du jour. Il doit aussi représenter le talent de son créateur et former un témoignage de mode.

    En ce qui me concerne, poursuit-il, je n'établis plus aucune distinction entre un vêtement vintage et un vêtement de collection. Mes clientes, Demi Moore et Jane Seymour en tête, portent ce qu'elles m'achètent, et je recherche autant du Poiret des années 1920 que du Dior 2004 par Galliano ou du Jean-Paul Gaultier. La création contemporaine, quand elle est exceptionnelle, fixe un moment de mode et laisse envisager son héritage.» Et Didier Ludot d'énoncer les valeurs à la hausse: Yves Saint Laurent (depuis son départ), Christian Lacroix (actualité oblige), Madame Grès, Marcel Rochas (très difficile à trouver), Hussein Chalayan (déjà!), Montana, Mugler et Alaïa. A la baisse: Carven, Balmain, Féraud, Scherrer. Jusqu'à ce qu'une nouvelle tendance les remette au goût du jour...


    Iglaïne

    Dominique Cesselin brasse du chiffon vintage, anonyme ou de marque: 105 pour une jupe Alaïa, 130 € pour une jupe Mugler des années 1980 et 15 euros pour une cravate.
    12, rue de la Grande-Truanderie, Paris (Ier), 01-42-36-19-91.


    Quidam de Revel

    Respectivement historienne de l'art et antiquaire, Emmanuelle Chesnel et Philippe Harros explorent la planète vintage, griffée ou non, avec, entre autres trouvailles, des sandales strassées Andrew Geller à 140, une veste en velours YSL à 330 euros ou une aumônière en jersey tressée anonyme à 150 €.
    24 et 26, rue de Poitou, Paris (IIIe), 01-42-71-37-07.


    Troc en ville

    Situé dans le quartier des antiquaires, ce dépôt-vente est plein à craquer de références vintage avec des tailleurs Saint Laurent des années 1980 en soie à partir de 250 euros et des tailleurs Chanel à 680 €.
    1, rue Edmond-Rostand, Marseille (VIe), 04-91-53-09-63.


    Wochdom

    Avec deux boutiques, l'une consacrée aux vêtements et l'autre aux accessoires, Rudy Cohen règne ici sur un mini-empire des années 1920 à 1990. Courrèges, Lanvin, Féraud, Ungaro, Léonard et Pucci aux rayons femme (robes de 70 à 150 euros), costumes Lapidus seventies (100 €), chemises Saks et tenues d'escrime 1890 aux rayons homme.
    69 et 72, rue Condorcet, Paris (IXe), 01-53-21-09-02.


    Côté déco :


    La Corbeille

    Spécialisé dans le mobilier des années 1950 à 1970, Fabien Bonillo mêle au vintage des objets contemporains: un bureau Raymond Loewy à 1 500 euros, une suspension Verner Panton en nacre à 450 euros ou les chaises Diamond de Bertoia produites par Knoll à 220 euros pièce.
    5, passage du Grand-Cerf, Paris (IIe), 01-53-40-78-77.
    http://www.lacorbeille.fr


    Dog-Dream on Gallery

    200 mètres carrés de design des années 1950 et 1970: fauteuils Plattner en excellent état pour 1 200 euros, chaînes hi-fi B & O, radioréveils Braun dessinés par le grand Dieter Ram (35 euros), téléviseurs Algol de Brionvega (300 €) et mange-disques pop à gogo (40)0.
    70, boulevard Beaumarchais, Paris (XIe), 01-43-38-50-25.


    Ebene

    Marie-Pierre Vallet concentre dans un minuscule espace du mobilier danois (ensemble de tables gigognes à 270 euros), de la vaisselle scandinave (service de table norvégien à 250 euros) et quelques pépites, comme ce vase en céramique Vallauris de Roger Capron à 150 euros.
    1, rue des Abbesses, Paris (XVIIIe), 01-42-58-43-26.


    Galerie Christine Diegoni

    Réputée pour sa collection de mobilier américain et de luminaires italiens, cette antiquaire sait raison garder en matière de prix: 750 euros le fauteuil Eames en fibre de verre (première série), 1 500  euros la table impeccable de George Nelson. Les lampes de Gino Sarfatti, dont la cote est effervescente, clignotent à partir de 450 euros.
    47 ter, rue d'Orsel, Paris (XVIIIe), 01-42-64-69-48.


    Galerie Dansk

    Design scandinave chez Merete et Jean-Loup Basset, qui proposent un vintage impeccablement conservé: suspension Flower Pot de Verner Panton première série (250 euros), fauteuil Ouef d'Arne Jacobsen (7 000 euros) ou coquetier de Sigvard Bernadotte (15 euros).
    31, rue Charlot, Paris (IIIe), 01-42-71-45-95.


    Galerie Vintage

    Charles Eames, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, George Nelson pour les références historiques, Gaetano Pesce, Garouste et Bonetti pour la caution arty contemporaine: animée par la jeune Fiona Salanic, cette galerie haut de gamme occupe depuis sa récente ouverture une jolie place dans le circuit des collectionneurs.
    8, rue des Saints-Pères, Paris (VIIe), 01-42-96-27-47.
    http://www.vintagegallery.net/


    Salle Raspail

    Patricia Foucher et Xavier Lelong disposent des 400 mètres carrés de ce dépôt-vente délibérément orienté vers le vintage signé. En état de conservation parfait ou «dans leur jus», sièges, tables et luminaires filent de 100 à 1 000 euros.
    224, boulevard Raspail, Paris (XIVe), 01-56-54-11-90.


    Schmock Broc

    Voilà près de vingt-cinq ans qu'Anne-Marie Otte peaufine une brocante qu'on ne qualifiait pas encore de vintage: bijoux des années 1940 à 1970 (de 15 à 300 euros), luminaires chromés à foison (à partir de 100 euros), fauteuil Concorde de Pierre Paulin (1 100 euros).
    15, rue Racine, Paris (VIe), 01-46-33-79-98.


    Studio 19

    Cette galerie marseillaise fait une belle place aux arts de la table scandinaves (verrerie à partir de 20 €), aux petits meubles (table basse anonyme à 280 euros) et aux ensembles (table et deux sièges de Geoffrey Harcourt pour Artifort à 1 500 euros).
    19, rue Saint-Jacques, Marseille (VIe), 04-91-53-35-67.


    Vingtième Siècle/Ract-Madoux

    La maison de Bruno Ract-Madoux met en situation sur deux étages les meubles, luminaires, tapis et papiers peints Knoll, Paulin, Mourgue... Tous les prix.
    5, impasse Simon, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), 01-49-45-11-09 (2e entrée du marché Paul-Bert, continuation de l'allée 6).
    Créatrice de costumes pour l'opéra et pour le théâtre, Elisabeth de Sauverzac est une professionnelle du vintage, dont elle explore les tendances, des années 1920 à 1970, afin de composer des costumes d'époque capables de supporter les tensions du jeu et des gestes. Pour cela, elle écume toutes les boutiques spécialisées, de chez Mamie à Quidam de Revel, en passant par les puces de Saint-Ouen, «pour les chaussures 1970».


    En marge de ces explorations ciblées, Elisabeth de Sauverzac, qui ne rate pas une occasion de porter l'un ou l'autre des nombreux manteaux 1950 qu'elle achète au gré de ses recherches et sur des coups de cœur, trace le vrai profil de la «vintageuse»: «Une acheteuse à tiroirs qui parle plus de jeu que de spéculation, qui se comportera plus en tête chercheuse affranchie qu'en fashion brebis suiveuse.»

    30 commentaires
  • Demure clothes have sold well all over the country. They have even shown up on Nicole Kidman

    In 2004, Prim Looks Foretold the Mood


    </nyt_byline />
    <nyt_text />

    Last spring, KOMO, a news station serving the Seattle area, featured a story about a shopping predicament facing a girl named Ella Gunderson from Bellevue, Wash. Unable to find the sort of clothes that reflected her bespectacled, "I don't watch `The O.C.' " sensibility, Miss Gunderson wrote the management of Nordstrom a letter. "Dear Nordstrom, I'm an 11-year-old girl who has tried shopping at your store for clothes, in particular jeans," it read. "But all of them ride under my hips and the next size up is too big and it falls down. Your clerk suggests that there is only one `look.' If that is true then girls are supposed to walk around half-naked. I think we need to change that."

    Designers, as it happened, were already thinking along just those lines, offering women clothes that made them look less like sunbathers on the shores of Brazil and more like graduates of the Katharine Gibbs secretarial school around 1955. In fashion, the year 2004 will be remembered as a time when Seventh Avenue demonstrated a rare kind of prescience, reading a cultural shift toward conservative beliefs and tastes earlier and more accurately than a legion of political prognosticators.

    The accomplishment seems all the more remarkable given how far removed the world of high fashion remains from the habits and passions of most Americans. Ask a young designer who lives in the East Village to locate Biloxi on a map, and he or she might easily stick a pin into the heart of Idaho.

    Still, designers picked up on signals that other people, those surprised by the turnout of values voters, missed. Surely no one ever invited Marc Jacobs to appear on "The McLaughlin Group," but he might have been an interesting addition. Looking back, it seems now that Mr. Jacobs, and those who worked in his vein, managed to predict the outcome of the presidential election by last March. His fall 2004 collection, shown last winter, was full of cinched waists, ribbon belts and collars as big as chafing dishes — clothes that signified a midcentury allegiance to domesticity and seemed to embrace a value system that left little room for appreciating images of a half-dressed Janet Jackson. Fashion realized perhaps that Americans besieged by too much reality TV, too much Tom Ford and too many advertisements for Cialis were ready to cut back on the dollars they spent supporting the aesthetic of the pleasure palace.

    A number of other designers followed Mr. Jacobs's lead, as did mass market chain stores. Ann Taylor offered prim dresses and costume-jewelry pearls. Tweed jackets with oversize buttons filled store racks, as did neat little cardigans with fox trim. Had you been to a branch of J. Crew in May, or a Saks Fifth Avenue in October, you may have cast a more skeptical eye on the early exit polls on Nov. 2, which anticipated a George W. Bush defeat. Full skirts with button prints, dresses for garden parties, pink pants with embroidered pineapples — everywhere you looked in the retail landscape were garments that seemed intended for meetings of the Women's Republican Club. Even actresses like Jennifer Lopez dressed like Laura Bush.

    The conservative clothes found eager adherents on both sides of the party divide. It might seem that prim clothes would have reigned where they were against type — in the liberal Northeast and on the West Coast, where such looks are generally interpreted with a sense of irony. But the demure look succeeded everywhere. "We had an amazing season," said Robert Duffy, president of Marc Jacobs. "The clothes were accessible to more people, they were definitely more conservative, and we did well with them all over the country." At Femme, a shop in Mobile, Ala., the owner, Allison Gamble, said she was surprised to find the look embraced by young people there.

    Ultimately fashion served to express a political common ground this year. As liberal pundits reminded audiences in the aftermath of the election, parents on both sides of the political aisle lament the incursion that a vulgar popular culture has made in their own lives, and those of their children. Few people want Ella Gunderson to shop in a world where jeans look like lacquer.

    By GINIA BELLAFANTE
    </nyt_byline />
    Published: December 21, 2004

    NYTimes.com 

    </nyt_text />

    votre commentaire
  •  La mode sous influence chromatique

     

      Louis Vuitton

     

     

     

     

     Mango

     

     

     
    Burberry Prosum 

     Prada  

    <script language="JavaScript"></script><script language="JavaScript1.1"></script><script src="http://www.smartadserver.com/call/pubj/445/3201/136/S/7764911667/target?"></script>

    Il y a ces couleurs qui vous vont à ravir – et celles qui ne vous vont pas du tout –, les couleurs de circonstance – très codées –, celles de jour ou du soir... Et puis, il y a les couleurs «à la mode». Le 17 novembre, dans le cadre du parcours de la couleur, une conférence intitulée «Fashion Colors» sera consacrée à ces coloris qui animent le paysage du style, de la mode à la beauté, à la déco ou au design. Des pigments qui rythment l'univers des consommateurs puis disparaissent aussi étrangement qu'ils étaient apparus. Pourquoi ? Comment ?

    Genèse des couleurs qui font la mode.


    A l'origine, la couleur est bien moins un phénomène de mode qu'un marqueur social comme le rappelle Michel Pastoureau dans son Dictionnaire des couleurs de notre temps (Bonneton, 1999). D'où ces débauches d'étoffes précieuses et chatoyantes, signes de pouvoir, au port très réglementé, plébiscitées par les monarques de l'Europe médiévale. Aujourd'hui, selon Edith Keller, directrice du bureau de tendances Carlin International, c'est un signifiant sociologique qui «traduit l'air du temps, l'humeur de la société». Son travail consiste à anticiper les attentes des consommateurs deux ans à l'avance afin d'aider les fabricants à bâtir leurs collections. Elle cite en exemple le rose qui envahit toutes les boutiques de mode, les grandes chaînes de diffusion, s'applique au packaging des parfums tels Very Irresistible de Givenchy, Miracle de Lancôme... «C'est devenu une couleur transversale, qui s'étend à tous les domaines», continue Edith Keller.


    Pourquoi le rose ? «Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, on sentait un véritable désir de joie, de bonne humeur, d'enfance, rappelle-t-elle. Les tenues se portaient déjà plus colorées. Réapparaissaient des valeurs oubliées telles que le romantisme. Et très vite est arrivée la mode des dessous dessus, cet esprit lingerie porté le jour. Or quelle couleur pouvait symboliser ce grand retour de la féminité, si ce n'est le rose ?» Qui fut donc prescrit pour les collections de l'année 2002 dans les cahiers couleurs des bureaux de tendances. Avant même de parler de tissus ou de la forme des vêtements, ces bibles compulsées par les professionnels de la conso donnent le ton. Ensuite, ça prend ou pas. Les «feed back» des ventes sont très utiles pour avoir la réponse.


    «Imaginez la suite : convaincus, tous créent des produits monochromes, ne serait-ce que pour ne pas passer à côté de la tendance, les consommateurs voient la même couleur partout, dans les boutiques, les publicités, alors naturellement ils en ont envie», continue Dominique Cuvillier. Secrétaire général du Comité français de la couleur, ce dernier note, par ailleurs, l'impact médiatique de certains créateurs qui peuvent à eux seuls lancer des tendances : «Ils sont à la fois «influenceurs» et influencés, puisqu'eux-mêmes sont dans l'époque.» Historienne de la mode, Catherine Ormen insiste sur le rôle de la presse : «Les magazines les plus branchés font partie des sources d'information des bureaux de tendance. Quant aux journalistes des magazines de mode, qui connaissent les collections six mois avant la saison, elles plébiscitent dans leurs pages tel produit ou tel autre. C'est un bon indicateur pour les marques qui peuvent décider de ne pas commercialiser certains produits s'ils n'ont pas plu.»


    D'où la difficulté de ne lasser ni les journalistes, ni les clients. «Il s'agit de faire vivre cette couleur mode, non seulement en fonction de la marque qui l'adaptera à sa cible, mais aussi de la faire évoluer et l'adapter toujours à l'air du temps», reprend Edith Keller.

    Du parme, on est passé au chamallow, puis aux acidulés qui donnent de la fraîcheur au printemps prochain. «Pour l'été 2006, on note un regain d'esprit champêtre, un besoin de s'accorder des moments volés, des rêves éveillés, baignés dans une nature douce et joyeuse, le rose, comme les autres teintes, devraient prendre des tonalités tisane.»


    Puis un jour, on en a assez. «Bientôt, on en aura marre du rose, son exploitation sera devenue bien trop excessive, explique Dominique Cuvillier. Qu'à cela ne tienne, d'autres couleurs tentent déjà de prendre la relève», souligne Edith Keller : «Le bleu canard ou pétrole est une déclinaison du turquoise qui a bien fonctionné les saisons précédentes parce qu'il traduit bien ce besoin d'optimisme, cette fascination très actuelle pour les éléments vitaux tels que l'eau ; les bronzes sont une déclinaison du rouge et correspondent à notre envie de séduction et de mise en scène.»

     Catherine Maliszewski

    Le Figaro, 15 novembre 2004


    votre commentaire

  • Korea's first “Wearable PC Fashion Show”

    High tech merged with high fashion yesterday during a two-day exhibition for next-generation computers hosted by the Ministry of Information and Communication, reports Joongang Daily.

    "A parade of models opened the event at the COEX convention center in southern Seoul, but instead of wearing the latest in couture designs, they sported the latest in wearable computers.

    htm_2004102722425690009060-001.JPG

    The gadgets presented at the exhibition were not new concepts for industry insiders, but until the exhibition, they had not been fully developed for commercial use.

    Users could input information through speech or by pressing buttons that were located on the clothes, which were designed for specific purposes, such as sports.

    - One model wore eyeglasses, which resembled ski goggles, that served as a monitor, and on her wrist was a hard disk drive that had a wireless connection to the eyeglasses.

    - The Electronics and Telecommunications Research Institute presented a "human body communication system," which enables people to use their bodies like telecommunication wires.

    - MicroInfinity presented a three-dimensional input device that reads words that are written in the air with a special pen. The words are then converted into a document format.

    - A joint team from Sungkyunkwan University, Suwon University and Hoseo University presented a computer system that can respond to sight, sound, taste and touch."

    by Park Bang-ju, Wohn Dong-hee for Joongang Daily

    October 28, 2004                  08:42 AM design



    votre commentaire

  • Aqua Blue Crush


    A first glimpse at "the new black." And who decides this stuff anyway?


    The most frequently asked question in fashion has to be, "What's the new black?" And sure enough, there's always an answer—one color that keeps popping up on clothes, housewares and paint chips. Ever wonder how they figure it out? Or, for that matter, who they are? It turns out, there is a global network of color analysts and trend forecasters who spend their time determining just what the hot new color will be. They set trends in fashion and also in interior and industrial design.

    While black will never exactly be dethroned, a new hue is starting to seep through the design world: aqua. On runways in New York City last month tipping the spring 2005 look, influential designers like Narciso Rodriguez and Michael Kors splashed aqua onto everything from bustiers to fur boleros. Their inspirations, they said, were the surfer scene on Brazil's beaches and the watery blues of the Aegean Sea. They probably also owe something to textile trade shows like Paris' Première Vision, which designers visit to get an early look at the trends in fabric prints and colors. And by the time the fashion flock hit Milan for the shows last week, aqua was everywhere: on woven-suede handbags at Bottega Veneta, on washed-linen Burberry trench coats. Even the floor at the kitschy rockabilly-themed D&G show was painted turquoise.

    It's hard to pinpoint exactly who decided that spring is to be a bright-blueish sort of season. But forecasting groups like the Color Association and Pantone Inc. are certainly part of the process. These groups are not so much dictatorial color cartels as networks created to choose a palette that's commercially viable over the next two years, so that firms like Benjamin Moore paint, Ralph Lauren and Ford can be on the same proverbial swatch. The idea is that with a little guidance, a business can avoid getting stuck on the markdown rack with the wrong shade of teal.

    Determining the right shade of teal is ultimately not that mysterious a process. "We usually look at fashion first," says Leatrice Eiseman, executive director of the Pantone Color Institute. "But color comes from all sorts of influences. For kids' products we often look at upcoming films. Last year, for example, Finding Nemo and Shrek were very influential." (A boon for turquoise and monster green.) "Color is always out there," says Eiseman. "We just have to determine where it's coming from at any given time."

    Sometimes the story behind the hue du jour is about technology. In the 1970s, innovations in polyesters brought dullish tones like avocado and puce into fashion. Other times colors catch on by dint of one person's affection. Nancy Reagan almost single-handedly made red the new black. And any forecaster will tell you that one of the boldest moves in color trending came from the 1998 introduction of the Apple iMac, which brought juicy hues like grape and lime into the mainstream. That may also have been the first recent appearance of aqua.

    Don't despair if you've only just plunged into the current pool of oranges and pinks. They will be around for a while. "Pink is a classic example of a color that can resonate in many ways," says Margaret Walch, director of the Color Association. "And orange—well, we thought it was a Howard Johnson's color, but we saw it soften over the course of a few seasons." And if all else fails, try black.

    —By Kate Betts

    Time Magazine, Sunday, October 3, 2004


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique