• Rue Louise Weiss, des recettes pour vivre heureux

    LE MONDE | 14.01.05 | 15h11

    Les quelques galeries encore alignées sur la rue Louise-Weiss semblent avoir changé de cap pour la nouvelle année. En auraient-elles fini avec le social triste, les périphéries vides et l'intimité des intérieurs minables qu'elles ont largement contribué à diffuser dans tous les états de la photographie, du genre Dogma pas net au précisionnisme ? La tendance 2005, si on en croit ce qu'on voit depuis le dernier week-end de vernissage, sera dans l'échappée, la féerie et le fantasme, notamment à travers des formes farfelues de design. Sans doute était-ce déjà là, mais pas avec autant de présence d'une galerie à l'autre.

    Pour vivre heureux... allez chez Jousse, qui présente The Womb House, soit la maison utérus dotée de tout ce qu'il faut pour vivre au chaud dans des draps blancs. Elle est rouge, très rouge, expansive comme un animal de la faune marine. En fait, elle épouse la forme d'un utérus. Il y a la chambre caverneuse entièrement occupée par un lit offrant un point de vue interrogateur sur la sortie. Elle est dotée du chauffage, de l'air conditionné et d'une installation électrique. Et il y a les trompes : l'une pour le bar et le réfrigérateur, l'autre pour le sanitaire : évier, WC et douche, cette dernière dotant la bête d'une sorte de périscope.

    La maison est adaptable à tous les corps : cabane en bois, ou appartement en béton. L'atelier Van Lieshout, qui l'a conçue, a tout fait pour recréer, avec pas mal d'humour, la sensation de revivre l'état prénatal, son confort douillet, et donner l'envie de ne plus en sortir pour subir quelque nouveau trauma.

    AVL, fondé il y a dix ans par le Hollandais Joep Van Lieshout, n'en est pas à sa première production relevant de l'architecture, du design et de la sculpture. C'est même une de ses spécialités. Mais, cette fois, l'équipe qui a réalisé la Womb House y fait preuve d'un esprit plus baroque que jamais. Peut-être en raison de la nature de la commande, qui s'inscrit au sein d'un projet de "perfect house" lancé par le galeriste Philippe Jousse et le critique d'art Franck Perrin.

    Le projet en question est susceptible de renouer avec l'histoire des habitations nomades, qui passe par les maisons bulles de Jean Maneval ou les maisons d'urgence de Jean Prouvé. Mais en encourageant des artistes (Xavier Veilhan) et des designers (Roger Tallon) à s'éclater, à condition de ne pas oublier la fonctionnalité de leur création.

    Chez Emmanuel Perrotin (qui, pour l'essentiel de ses activités parisiennes, inaugure un "espace noble", rue de Turenne, le 15 janvier), on a encore affaire à un créateur sans étiquette stable : Jeff Zimmerman. Ce New-Yorkais navigue, lui aussi, entre sculptures et objets fonctionnels en donnant (décidément) dans les formes organiques, mieux -, biomorphiques. Il connaît ses classiques, peintres et sculpteurs surréalistes ou issus du surréalisme. On pense à Jean Arp.

    Zimmerman, qui est spécialisé dans le travail du verre, et le met volontiers en appliques et en luminaires (il a eu, en 1995, le prix de la Fondation Tiffany, c'est dire), nous sert une tablée de protubérances aux rondeurs blanches avec trous et ouvertures en trompettes de toutes les couleurs. Un premier lustre avec bouquet de tiges finissant en tulipe renoue à sa façon avec l'inspiration florale du Modern Style. L'autre est fait de clochettes bleues pleines de grâce. Il participe de l'environnement abyssal créé dans la pièce en contrebas : sur la console qui en fait le tour, les formes en verre ressemblent à d'élégants mollusques en suspens dans l'eau. C'est assez beau, mais pas au point cependant d'être pris de l'ivresse des profondeurs.

    Geneviève Breerette

    Jousse entreprise, 24, rue Louise-Weiss. Paris-13e. Tél. : 01-53-82-13-60. Jusqu'au 29 janvier.
    Galerie Emmanuel Perrotin, 20, rue Louise-Weiss, Paris-13e. Tél. : 01-42-16-79-79. Jusqu'au 28 février.

    • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU Monde du 15.01.05

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  • David Lodge : cet ancien professeur de littérature a connu un succès mondial avec « Un tout petit monde ». Il publie « L'auteur ! L'auteur ! », consacré aux rapports de Henry James avec le théâtre.  
    Photo Catherine Rebois/Le Figaro Magazine.

    David Lodge, pour saluer Henry James

    Au premier coup d'oeil, le nouveau livre de David Lodge est une biographie romancée de Henry James. En réalité, c'est une étude fouillée des rapports de l'auteur avec la création. Et une satire de la profession et de ses travers.

    Dans un coin de son bureau, il y a une affiche annonçant les représentations de The Writing Game, une pièce de David Lodge qui fut donnée au théâtre de Birmingham en 1990. Elle pourrait être en évidence sur le mur, mais a été posée discrètement, entre d'autres trophées décrochés par l'écrivain au cours de sa longue carrière. Mieux qu'un long discours, elle symbolise l'histoire d'amour inachevée entre Lodge et le théâtre : il s'y est risqué il y a quelques années, a reçu un accueil poli de la critique au public. Sans plus. A aucun moment le romancier d'Un tout petit monde n'a senti que celui du spectacle lui ouvrait ses portes et l'adoptait. West End, le quartier des théâtres de Londres, la consécration des dramaturges, lui fut refusé.
    Jamais il ne fut appelé sur le proscenium comme c'était la tradition jadis au Royaume-Uni quand le public scandait « Author ! Author ! » pour lui signifier son contentement.
    Ne serait-ce que parce que cette pratique s'est éteinte dans les années 60. Pour David, il y aura toujours loin de la loge à la scène.

    Alors sur la pointe de la plume, l'écrivain s'est retiré de l'affiche et est retourné à ses chères études littéraires. Il y est toujours et, après une rafale de romans drôles,
    tableaux au vinaigre d'une époque béate, il rappelle aujourd'hui à ses lecteurs qu'il fut un brillant professeur de littérature à l'université de Birmingham. Quelques semaines après la Grande-Bretagne, Lodge publie en France L'auteur ! l'auteur ! * – titre dont on comprend maintenant l'ironie. Pour la première fois avec Lodge, on quitte le
    monde contemporain pour la fin du XIXe siècle à la rencontre de Henry James.

    Mais l'on reste dans le roman, préféré à la biographie : le genre autorise toutes les libertés, ainsi qu'il s'en excuse à la fin de l'ouvrage, avouant quelques-unes de ses inventions plus vraies que nature (rencontre de James avec la toute jeune Agatha Christie, etc.). Dans sa maison
    d'Edgbaston, une banlieue résidentielle de Birmingham, David
    Lodge parle de son livre avec un flegme aimable : « Il y a dix ans, une télévision m'a proposé d'adapter le succès de George Du Maurier, Trilby. J'ai finalement refusé mais, en m'intéressant au projet, j'ai découvert l'amitié très forte entre Du Maurier et James. »

    Et aussi les déceptions que l'écrivain angloaméricain connut au cours de sa carrière littéraire : voilà un homme qui écrivit des nouvelles pour la postérité plus que pour ses contemporains, que les succès rapides des Mary Ward ou Rider Haggard navrèrent jusqu'à l'aigreur, et qui s'échina à écrire pour le théâtre ; entre Lodge et James naquit soudain une solidarité, celle des éconduits de Thalie.

    Wilde et James en concurrence sur scène


    Quelle mouche pousse donc l'écrivain au théâtre ? L'envie de changer de genre, de s'adonner à un exercice plus ramassé. Il y a autre chose que l'auteur de Home Truths
    confesse volontiers : « Connaître l'assentiment immédiat du public est pour un écrivain qui travaille seul face à sa table de travail une satisfaction sans égale. » La lecture du roman de Lodge donne quelques clés pour comprendre l'échec de James : ce riche Américain en séjour en Europe vivait en patricien, éloigné du public et des goûts de son temps : « Il écrivait des pièces conçues sur le modèle de celles qu'il avait vues à la Comédie-Française quand il vivait à Paris », s'amuse Lodge. Le décalage entre James et le théâtre de son temps est admirablement mis en scène dans L'auteur ! l'auteur !. Lodge superpose la première de Guy Domville et celle d'Un mari idéal d'Oscar Wilde. Pendant la première de sa pièce, au théâtre Saint-James, H. J., comme il l'appelle, a l'idée saugrenue d'aller assister à celle de son rival, au Haymarket.

    Peut-on concevoir pareil supplice : découvrir un chef-d'oeuvre d'humour quand on fait représenter sa propre pièce et que l'on brûle dans les affres de l'incertitude. A la fin de la pièce de Wilde, l'auteur de Guy Domville se précipite au Saint-James. Il surgit dans les coulisses sans entendre qu'à la réplique du dernier acte, « Je suis, mon
    Dieu, le dernier des Domville », une voix vient de rétorquer, du haut du poulailler : « Eh ben, tant mieux ! » C'est de bonne foi que lorsque retentissent les traditionnels « Author ! Author ! », sans se méfier, James
    s'avance sur la scène, aussitôt accueilli par une bronca que les amis de l'auteur ne parviennent pas à couvrir de leurs applaudissements.

    C'est un désastre : ni la pièce ni son auteur ne s'en relèveront. « Ironie du sort, remarque Lodge, ses romans et ses nouvelles ont fait après sa mort l'objet d'adaptations parfois très réussies pour le cinéma, la télévision et même l'opéra (le Tour d'écrou) ».



    Il voulait être le Balzac anglo-américain


    A la faveur de ce roman sur le « Grand Ecrivain », David Lodge s'interroge. Lui qui ne laisse rien transparaître, derrière son bow-window et sa pelouse impeccable, des états d'âme du créateur, dépeint avec légèreté l'égoïsme de James (qui laissa dépérir son amie « Fenimore », l'écrivain Constance Woolson), son égocentrisme (après l'échec de Guy Domville, il songea au suicide jusqu'à ce que la lecture du Times contenant l'éreintement de sa pièce ne l'avise qu'il existait plus malheureux qu'un écrivain incompris : l'article portait sur la dégradation en France d'un certain capitaine Dreyfus).

    Henry James s'est éteint pendant la guerre de 1914-1918 de laquelle allait naître un monde qui ne serait plus le sien : son ambition était d'être le Balzac anglo-américain,
    pas le Proust de Chelsea. Sur l'affiche de The Writing Game, dans le bureau de Lodge, on voit le dessin d'un homme un ordinateur à la place de la tête, à qui une admiratrice déclare : « Vous faites plus jeune que sur la photo. » Si le surgissement du siècle du progrès a pu décontenancer
    le pauvre James, il n'a fait perdre à David Lodge son proverbial sense of humour.

    * David Lodge, L'auteur ! L'auteur ! , traduit de
    l'anglais par Suzanne V. Mayoux, éditions Rivages,
    415 p., 21 euros.
    Les éditions Rivages publient aussi un recueil de
    trois nouvelles de Henry James, préfacé par David
    Lodge et traduites de l'anglais par Jean Pavans.

    ETIENNE DE MONTETY

    Le Figaro Magazine , 08 janvier 2005


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  • Méditer pour mieux agir  
     
     Grâce à des électrodes placées sur le crâne d'adeptes de la méditation et reliées à un électroencéphalogramme, des chercheurs de l'université de Madison, dans le Wisconsin (Etats-Unis), ont montré que la pratique de la méditation pouvait induire des modifications cérébrales durables. Les résultats de la première partie d'une étude sur les effets de la méditation sur le cerveau ont été publiés dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS) et repris dans un article du journal suisse Le Temps.  

    "L'analyse des résultats a montré que les méditants expérimentés arrivent à produire, pendant leur pratique, des oscillations rapides dans les fréquences dites gamma. Ces ondes reflètent en effet la cohérence de l'activité cérébrale et sont détectées pendant des états d'attention soutenue ou pendant l'activité consciente", explique Le Temps. (On peut noter que la production d'ondes gamma témoigne d'une activation exceptionnelle de neurones, telle qu'on la rencontre pendant les processus de création et de résolution de problème.) Ainsi, au cours de l'expérience, les chercheurs ont remarqué une augmentation exceptionnelle des rythmes gamma dans le cortex frontal. "Cette région sous-tend des fonctions mentales complexes, comme la pensée abstraite, la capacité d'apprentissage, mais aussi les actions volontaires", commente Antoine Lutz, docteur en neurosciences cognitives et responsable de la recherche. Mais ce ne serait pas la seule zone concernée, l'étude montrant une activation des aires pariétales, suggérant ainsi une "synchronisation à longue distance entre ces zones. La méditation générerait donc une forte coordination entre plusieurs régions du cerveau", écrit le journal suisse. "Nous pensons que le degré de synchronisation reflète l'entraînement des sujets, explique le Dr Lutz. Cette cohérence de l'activité cérébrale repose probablement sur une réorganisation des connexions cérébrales." Donc, une réorganisation du cerveau due à un entraînement mental...

    Les sujets qui se sont prêtés à cette première partie de l'étude, des pratiquants bouddhistes venus d'Europe et d'Asie, ont utilisé "une technique dite de compassion universelle et d'amour inconditionnel". La poursuite de la recherche devrait faire état d'autres types de méditation (visualisation, concentration...). "Les chercheurs utiliseront également l'imagerie par résonance magnétique nucléaire fonctionnelle (IRMF), permettant de mieux localiser anatomiquement les régions stimulées", rapporte Le Temps. Au demeurant, les premiers résultats "ouvrent déjà des perspectives d'application dans des domaines comme les déficits d'attention et les problèmes d'anxiété". D'ailleurs, aux Etats-Unis, "la méditation est quotidiennement utilisée dans 200 hôpitaux pour la gestion du stress. Par exemple, dans les phases terminales du cancer", indique le Dr Lutz.

    Vivement intéressé par cette recherche, le journal suisse a demandé à Matthieu Ricard, docteur en biologie cellulaire, coauteur de l'étude (et, sans doute, en France, le plus célèbre des bouddhistes après le dalaï-lama) ce qui l'avait incité à participer à cette expérience. "J'ai collaboré à l'élaboration des protocoles scientifiques afin de définir les différents types de méditation qui ont été depuis étudiés en laboratoire." Matthieu Ricard explique également le choix du type particulier de méditation employé, la compassion universelle. "Elle ne s'exerce pas sur un sujet précis, ce qui permet d'éviter la stimulation de la mémoire et de l'imagination. Les résultats de l'étude montrent une forte augmentation de l'activité cérébrale dans les régions du cerveau liées aux émotions positives et une plus grande disponibilité à l'action. En effet, la compassion génère un état de totale disponibilité, toutes les barrières tombent, ce qui permet un passage à l'action."

    D'après ce scientifique bouddhiste, l'étude a prouvé qu'une personne entraînée à la méditation "pouvait modifier durablement sa plasticité cérébrale". "Est-ce dû à un renforcement des connexions existantes ou à la constitution de neurones ? Nous ne le savons pas. Ce qu'on peut dire, c'est que le cerveau se modifie grâce à un enrichissement intérieur et volontaire, et ce à l'âge adulte."

    "Les bouddhistes ne font pas de prosélytisme", ajoute-t-il. "L'important est de montrer les changements que peut induire la méditation et de mettre à disposition de la société cette technique qui peut être utilisée en tant que telle, sans aucun objectif religieux." Des expériences d'application de la méditation sont déjà en cours à l'heure actuelle : sur des enfants hyperactifs en Californie et, par ailleurs, auprès de 150 professeurs américains afin d'évaluer leurs changements après trois mois de pratique. Du reste, "on pourrait envisager d'ajouter l'équilibre émotionnel au programme des écoles, en utilisant la méditation", conclut Matthieu Ricard.
     
     
     Elisabeth Berthou

    Courrier international - 20 déc. 2004


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  • Le cerveau voit la peur les yeux dans les yeux

    Neurosciences. Une hypothèse sur le mécanisme de perception des émotions.



    Amour ou peur, les émotions peuvent se reconnaître au premier coup d'oeil sur un visage. Par quel miracle ? Une étude publiée aujourd'hui dans Nature apporte des éléments nouveaux sur ce mécanisme qui permet de percevoir la peur dans le regard de l'autre. Menée par l'Américain Ralph Adolphs du California Institute of Technology (Caltech) de Pasadena, elle met en évidence le rôle joué dans ce processus par l'amygdale, une partie du cerveau en forme d'amande située dans une région profonde du lobe temporal, essentielle au décodage des émotions, et en particulier des stimuli menaçants pour l'organisme.

    Concentration. Il y a dix ans, le même Adolphs avait rapporté le cas d'une patiente, baptisée «SM», affectée d'une lésion bilatérale rare de l'amygdale, qui faisait preuve d'une incapacité étonnante à reconnaître la peur sur un visage. Depuis lors, l'importance de l'amygdale dans la perception des émotions manifestées par les expressions du visage a été prouvée par de nombreuses études. Mais le mécanisme par lequel une lésion de l'amygdale (soit génétique, soit entraînée par une maladie épileptique ou une chirurgie du cerveau) empêchait la reconnaissance de la peur n'avait pas été identifié. C'est en continuant à étudier le comportement de SM, cette patiente cobaye âgée de 38 ans, qu'Adolphs a pu résoudre ce mystère. Le problème de cette jeune femme viendrait d'une incapacité à se concentrer sur le regard de l'autre pour y décrypter une émotion. Or, les yeux sont la partie du visage la plus importante pour reconnaître la peur. Ils sont souvent grands ouverts quand ils traduisent l'effroi, et tout petits (plissés) quand le sujet sourit ou rit. Adolphs et son équipe de chercheurs en veulent pour preuve le fait que SM n'a plus aucun problème pour reconnaître la peur quand on lui ordonne de diriger son attention sur le regard de l'autre, palliant ainsi le rôle défaillant de l'amygdale. Les scientifiques américains ont cependant noté qu'elle ne pense pas d'elle-même à regarder les yeux ­ même après avoir été informée de l'utilité de cette démarche ­ et qu'il faut le lui rappeler à chaque fois.

    Un des rôles de l'amygdale serait donc de déclencher ce réflexe qui est d'aller voir tout de suite les yeux sur un visage pour reconnaître l'émotion exprimée. Et la perte de la reconnaissance de la peur après une lésion de l'amygdale serait due au fait que celle-ci n'est plus en mesure de diriger le système visuel pour rechercher l'information, et non à l'incapacité de décrypter cette information dans le regard. S'il suffit de rappeler au patient qu'il faut regarder les yeux pour y lire le message émotionnel, cette découverte pourrait permettre d'envisager de nouvelles approches pour traiter les sujets ayant des difficultés à percevoir les émotions, notamment les autistes.

    Réducteur. «Cette découverte est intéressante car elle donne à l'amygdale un rôle beaucoup plus moteur que ce que l'on imaginait», explique Patrick Vuilleumier, professeur de neurosciences à l'université de Genève, dont un article accompagne l'étude parue dans Nature. «L'amygdale ne serait pas seulement détectrice de stimuli émotionnels, elle aurait un rôle de déclencheur. Mais cette étude a suscité beaucoup de questions avant d'être publiée. N'est-il pas réducteur de limiter aux yeux la reconnaissance de la peur ?»


    Par Alexandra SCHWARTZBROD


    Libération, jeudi 06 janvier 2005

     http://www.liberation.fr/page.php?Article=266171  


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  • Les rats distinguent les langues humaines

    Les rats peuvent se servir du rythme d'une langue pour distinguer le néerlandais du japonais, selon une étude publiée par des scientifiques en Espagne.
    L'étude suggère que les animaux, et particulièrement les mammifères, possèdent quelques-unes des aptitudes nécessaires à la perception et au développement d'une langue. C'est la première fois que l'on découvre ce type d'aptitude sur un être vivant autre que l'homme ou le singe.
    Juan Toro, spécialiste en neurosciences et ses collègues du Parc scientifique de Barcelone, ont testé 64 rats mâles adultes. Le néerlandais et le japonais ont été choisis parce qu'ils avaient déjà été utilisés dans des tests similaires et que l'utilisation des mots, le rythme et la structure sont différents dans ces deux langues.
    Les rats étaient dressés pour répondre au néerlandais ou au japonais et récompensés avec de la nourriture.Les rats récompensés pour réagir au japonais n'ont pas réagi au néerlandais et les rats dressés à reconnaître le néerlandais n'ont pas réagi au japonais. "Il a été impressionnant de constater que les rats peuvent repérer certaines informations qui semblent si importantes dans le développement des langues pour les humains", note Juan Toro dans un communiqué.

    Source : Liberation.fr


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