• Glossaire Bouddhisme

    Glossaire Bouddhisme

    AGNI:
    Nom sanscrit du feu, le désigne sous toutes ses formes, comme phénomène naturel et spirituel ; puissance majeure du panthéon védique*, il demeure le principal objet de vénération des hindous*. On notera les correspondances avec nos mots issus du latin ignis comme « ignition ».

    AGRÉGATS D'ATTACHEMENT
    :
    Upâdâna skandha, les cinq groupes composant la pseudo-personnalité ou les forces psycho-physiques qui animent l'homme empirique pour les bouddhistes : la matière (râpa), les sensations (vedanâ), la perception (samjnâ), les volitions (samskâra) et la conscience (vijnâna). La tradition bouddhique considère qu'ils sont impersonnels (anâtman), impermanents (naitya), vides de nature propre (shûnyatâ) et douloureux (duhkha).

    AHIMSÂ
    :
    Littéralement « absence du désir de tuer », ahimsâ désigne le respect intégral de la vie, le fait de ne pas nuire aux autres êtres vivants ; le terme est souvent glosé en « non-violence ». Principale vertu du jinisme*, du bouddhisme* et de l'hindouisme*, elle a pour conséquence le régime alimentaire non carné des moines jaïns, bouddhistes et de nombreux brâhmanes. L'action religieuse et politique du Mahâtma Gandhi (1869-1948) - sa résistance et sa non-coopération passives souvent qualifiées de « non-violentes » - est très marquée par la morale jaïne, comme le montrent ses jeûnes et ses pénitences.

    AMITÂBHA
    :
    « Lumière infinie », un des Bouddhas les plus populaires du Grand Véhicule, maître de la Terre Pure de l'Ouest, Sukhâvati, «l'Heureuse ». Son vœu - sauver tous les êtres qui font appel à lui - est le fondement des écoles chinoises et extrême-orientales de la Terre Pure*. La prononciation de son nom est Amida en japonais, d'où le terme générique d'amidisme qui désigne parfois les écoles Jingtu en Chine, Jôdo-shû et Jôdo-shin-shû au Japon.

    ANANDA
    :
    « Béatitude », cousin et disciple majeur du Bouddha historique.

    ARHAT ou ARHANT
    :
    « Méritant », désigne celui qui a atteint la dernière étape de la libération ; il représente l'idéal du bouddhisme des Anciens, remplacé par celui de bodhisattva* dans le Grand Véhicule. Le nom est donné aussi aux proches disciples du Bouddha. Appelés lohan en Chine, ils participent de la riche mythologie du bouddhisme chinois.

    ARYEN
    :
    Du mot arya qui signifie « noble ». Nom que se donnent les tribus nomades nordiques qui s'installent dans les vallées de l'Indus et du Gange au cours du IIe millénaire avant J.-C. Désigne les trois catégories supérieures de la société védique*. Le terme fait référence aussi à un groupe ethnique et linguistique apparenté à la famille indoeuropéenne et plus précisement aux locuteurs des langues parlées sur le territoire du sous-continent indien et de l'Iran.
    Dans le bouddhisme, on passe du domaine ethnique, social ou linguistique au domaine de l'intériorité - la véritable noblesse étant la conquête de soi. Arya qualifie les Quatre Nobles Vérités* et le chemin sacré de celui qui franchit les quatre étapes de la libération.

    ASANA
    :
    Désigne les postures du corps dans certaines formes du Yoga classique* ; utilisées dans les représentations anthropomorphiques du Bouddha, la plus célèbre est celle dite du Lotus ou de la méditation, la position assise, jambes croisées.

    ASURA:
    Voir DEVA.

    ÂTMAN
    :
    Pronom personnel réfléchi de la troisième personne du sanscrit*, glosé en « soi », la « personne propre », et en « Soi », l'âme de chacun. C'est aussi le « souffle » qui correspond dans le macrocosme au vent. Il passe de corps en corps, voir SAMSÂRA. Sa connaissance et sa fusion avec l'Absolu ou Brahman* sont dans le brahmanisme voie de délivrance. Le bouddhisme, quant à lui, affirme qu'il ne possède qu'une existence transitoire et relative et développe la doctrine du « non-soi » ou anâtman.

    AVALOKITESHVARA
    :
    « Le Seigneur qui regarde vers le bas » ou celui « qui entend les supplications du monde », principal bodhisattva* du Grand Véhicule. Incarnant la compassion suprême, il est vénéré en Chine sous le nom de Guanyin*, au Japon sous celui de Kannon et, au Tibet, sous celui de Chenrezi. Son émanation féminine, Tara, « Celle qui sauve », est née des larmes qu'il verse face à la souffrance des êtres ; elle recouvre de nombreuses formes dans le bouddhisme tantrique. Assistant d'Amitâbha*, Avalokiteshvara porte son effigie dans sa coiffure. Dans la triade de la Terre Pure*, il est associé à « Celui qui a acquis une grande force », le bodhisattva Mahâsthâmapraptâ.

    AVATÂRA
    :
    Littéralement « descente », principale théorie du vishnouisme selon laquelle le dieu Vishnou* descend sur terre pour combattre les démons et restaurer le dharma*. A pris un sens diamétralement opposé en français au XXe siècle sous la forme avatar, « mésaventure », « malheur ».

    BARDO THÔDOL
    (bar-do thos-grol):
    Couramment appelé le Livre des morts tibétain. Il rassemble un ensemble de préceptes que la tradition tibétaine fait remonter à Padmasambhava et qui s'appliquent à l'état intermédiaire de quarante-neuf jours, bardo, entre la mort et la prochaine renaissance.

    BHAGAVAD GÎTÂ
    :
    Le Chant du Bienheureux Seigneur, un des textes majeurs du brahmanisme et de l'hindouisme. Livre VI de la grande épopée, le Mahâbhârata, qui met en scène le guerrier Arjuna et le dieu Krishna*. Réalise la synthèse de toutes les voies de la délivrance du brahmanisme* classique.

    BHAKTI
    :
    Voie de la dévotion enseignée dans la Bhagavad Gîtâ. Le terme vient d'une racine bhag, « partager », que l'on retrouve dans le mot « Seigneur », Bhagavant ; la Bhakti enseigne la relation entre le dieu et sa créature, la grâce du dieu s'incline vers l'homme qui manifeste de la dévotion à son égard. C'est la voie majeure de délivrance dans l'hindouisme*, qui détermine la quasi-totalité de ses formes et de ses pratiques religieuses.

    BAN-PÖ ou BÖN:
    Désigne la religion autochtone du Tibet qui fait remonter sa fondation à l'époque monarchique (VII-IXe siècles), avant l'introduction du bouddhisme, et qui se développe parallèlement et concurremment à lui.

    BODHIDHARMA
    :
    Fondateur semi-légendaire des écoles bouddhiques chinoises du Chan* et japonaises du Zen*. Appelé Budidamo en chinois et Daruma en japonais. Fils présumé d'un roi brâhmane de l'Inde du Sud, il serait arrivé en Chine vers le Ve siècle de notre ère.

    BODHISATTVA
    :
    « Etre (sauva) d'Eveil (bodhi) », qui aspire à acquérir l'état de Bouddha*, mais qui, par compassion, renonce à entrer dans la paix du nirvâna parfait tant que tous les êtres ne sont pas sauvés. Ses deux vertus majeures sont la compassion (karunâ) et la sagesse (prajnâ). Son culte permet au dévot de surmonter les épreuves de l'existence et d'être guidé dans ses progrès spirituels.

    BONNETS JAUNES :
    Le mot tibétain signifiant bonnet jaune est sha-ser (de sha : coiffure, et ser  : jaune). Titre souvent appliqué aux moines gelugpa qui relèvent de l'École réformée par Tsongkhapa (à laquelle appartiennent en particulier le Dalaï Lama et le Panchen [ou Teshu] Lama), pour les distinguer des « bonnets rouges ».

    BONNETS ROUGES :
    Le mot tibétain signifiant bonnet rouge est sha-mar (de sha : coiffure, et mar  : rouge). On a souvent donné ce titre (non spécifique) aux moines des Écoles non réformées (ou semi-réformées) - sakyapa, karmapa, kagyudpa, etc. et surtout nyingmapa*, la plus ancienne secte, fondée par le yogi magicien Padmasambhava au VIIème siècle. Il n'y a pas forcément identité entre les mots shamar et dugpa*.

    BOUDDHA:
    Adjectif verbal de la racine buddh, « s'éveiller », « comprendre », « réaliser », buddha peut se comprendre comme « Celui qui s'est éveillé pour lui-même (à la vérité) » ou « Celui qui s'est éveillé pour les autres » ; la tradition des Anciens, ou Petit Véhicule, s'en réfère à la première interprétation, « s'éveiller pour soi », le Grand Véhicule à la seconde, « s'éveiller pour et avec les autres ».

    BRAI-IMAN:
    Terme issu d'une racine brih qui signifie « croître » ; c'est le nom d'un prêtre védique, celui qui, littéralement « croît et se développe en développant les autres par l'exercice de sa fonction », c'est l'homme des prières et des formules efficaces. Il désigne aussi la première classe de la société, celle des prêtres ou brâhmanes. Employé au neutre, brahman est aussi l'appellation de la formule rituelle et du savoir védique en général, il désigne également l'absolu, immuable et éternel, Brahman. L'union du Brahman et de l'âtman* est l'essentiel du brahmanisme, religion des brâhmanes orientée vers la recherche de l'absolu et la délivrance du samsâra*. Se développe dans l'Inde à la fin de la période védique. La même racine a donné aussi le nom d'un groupe de textes de rituel appartenant à la Révélation, les Brahmanas, et celui d'un personnage divin, Brahmâ, le dieu créateur, qui appartient avec Vishnou et Shiva à la triple forme du Divin (Trimûrti) de l'hindouisme.

    CANON BOUDDHIQUE CHINOIS
    :
    Appelé Taishô shinshû daizôkyô, alias Taishô issaikyô, le « Canon bouddhique nouvellement compilé en l'ère Taishô » (1912-1925) fut édité à Tôkyô entre 1924 et 1935. Le Canon compte cent volumes d'environ mille pages chacun ; il comporte trois mille trois cent soixante textes canoniques et divers écrits, commentaires chinois, histoire des écoles chinoises et japonaises, récits historiques, biographies et catalogues. Le Répertoire du Canon bouddhique sino japonais, édition de Taishô, compilé par Paul Demiéville, Hubert Durt et Anna Seidel, Fascicule annexe du Hôbôgirin, publié en 1978, en est le complément indispensable.

    CANON BOUDDHIQUE TIBÉTAIN
    :
    De nombreux lettrés tibétains, dont le plus célèbre est Butôn (Bu-ston, 1290-1364), collationnèrent les textes du Canon tibétain. Il se divise traditionnellement en une partie dite « Paroles du Bouddha en traduction » ou Kanjur (bKa'-'gyur) qui contient une centaine de volumes d'enseignements faisant autorité, et en une seconde partie dite « Traités en traduction » ou Tanjur (bsTan'gyur), soit plus de deux cents volumes de traités, commentaires, enseignements traditionnels, hymnes et poèmes sacrés. On l'imprima au XVIIIC siècle d'après les copies manuscrites de Butôn conservées au monastère de Narthang (sNarhtang). Il fut aussi traduit dans son ensemble en mongol et en mandchou.

    CASTES
    (Système des):
    Voir VARNA.

    CHAKRA
    :
    La roue, le cercle, le disque ou une arme, insigne de souveraineté du Bouddha* et attribut du dieu hindou Vishnou*. Désigne aussi dans le Yoga tantrique les centres où passe l'énergie subtile, au nombre de sept pour le Yoga tantrique indien (Kundalinî Yoga) et de cinq dans le tantrisme bouddhique.

    CHAKRAVARTIN
    :
    « Roi à la roue » ou souverain universel. Idéal présenté par le bouddhisme du roi guidé par la Loi qu'il fait observer. S'applique au Bouddha et à sa doctrine universelle.

    CHAMANISME
    ou SHAMANISME:
    Terme générique qui sert à désigner le fonds très ancien et très complexe de croyances commun à la Chine du Nord, la Mongolie, la Sibérie orientale, la Corée et le Japon. La figure du chamane, médium entre le monde des hommes et celui des esprits, joue un grand rôle au sein des communautés ; ils pratiquent rites et techniques d'extase fortement imprégnés de magie. Le rôle de guérisseur est souvent assumé par des femmes.

    CHAN
    :
    Ecole du bouddhisme chinois dont le premier patriarche est Bodhidharma*. Son origine légendaire est le sourire que fit le grand disciple du Bouddha, Kâshyapa*, lorsque son maître tendit une fleur en gardant le silence. La syllabe chan (prononcée zen* en japonais) serait une abréviation de channa, transcription phonétique du sanscrit dhyâna, méditation ou recueillement. L'école chinoise est très marquée par la mystique de Zhuangzi, le maître taoïste* de l'Antiquité, et par l'humanisme chinois dans son ensemble.

    CHRISTIANISME NESTORIEN
    :
    L'origine de l'Eglise d'Orient, comme elle se dénomme elle-même - Nestorius ne figurant qu'au troisième rang de ses patriarches -, se trouve en Mésopotamie et en Perse. Ayant déclaré, au début du v, siècle, son indépendance vis-à-vis du souverain pontife, sa négation de la double nature du Christ, divine et humaine, fut condamnée au Concile d'Ephèse en 431. La communauté se répandit d'abord en Turquie d'où elle fut chassée, puis trouva refuge en Iran. De là, elle gagna l'Asie centrale, la Chine, puis le monde des steppes.

    CLASSIQUES CHINOIS
    :
    A l'époque des Han, le corpus des Classiques compte cinq textes canoniques : le Livre de la poésie (Shijing), le Livre de l'histoire (Shujing), le Livre des rites (Yili et Liji), le Livre du changement (Yijing) et les Annales des printemps et des automnes (Chunqiu). Il en existait un sixième consacré à la musique et aujourd'hui perdu. Leur connaissance est indispensable pour accéder à la bureaucratie. Ils représentent la trame constante, permanente et fondamentale de toutes les activités des hommes. Le caractère chinois jing qui sert à les désigner a pour étymologie graphique « le fil de soie » ; on l'utilise aussi pour désigner les sûtras du Mahâyâna*.

    COMMUNAUTÉ
    :
    Un des Trois Joyaux* du bouddhisme, la Communauté (samgha) qui s'attache aux pas du Bouddha et diffuse sa Loi. Au sens large, il s'agit de la quadruple assemblée, celles des moines (bhikshu), des nonnes (bhikshunî) et des fidèles lâics, hommes (upâsaka) et femmes (upâsikâ). Au sens restreint, dans la tradition des Anciens, le Therâvada*, le mot samgha désigne la congrégation monastique masculine.

    CONFUCIANISME
    :
    Nom forgé sur la transcription phonétique latine du nom du principal représentant et patron de l'école de sagesse que les Chinois appellent l'école des Lettrés (rujia), Confucius (551-479) ou Maître Kong. A l'époque antique, l'école connaît des prolongements avec Mencius (Mengzi) et Xunzi et voit ses enseignements officialisés sous la dynastie des Han. Sous la dynastie des Song (960-1269), son renouveau est désigné sous le nom de « néoconfucianisme » ; les éléments bouddhistes et taoïstes y sont déterminants. Dès le XIVe, siècle, c'est la doctrine sociale et politique qui va dominer la pensée en Chine jusqu'à la chute de l'empire en 1911. Combattue par les révolutions du XXe siècle, la tradition lettrée connaît un renouveau aujourd'hui, le « nouveau confucianisme ».

    CORPS DE BOUDDHA
    :
    Son étude est la bouddhologie. A la suite d'Asanga au IVe siècle, les maîtres du Grand Véhicule considèrent que le Bouddha possède les trois corps suivants : le corps de transformation ou le corps physique (nirmânakâya), le corps de fruition (sambhogakâya) et le corps de la Loi (dharmakâya). Les différentes écoles du bouddhisme chinois et japonais vont accorder cette doctrine à leurs spéculations. Pour le tantrisme, les trois corps correspondent aux différents niveaux d'expérience de l'Eveil ; le bouddhisme tibétain assimile le corps, la parole et l'esprit du maître aux Trois Corps du Bouddha. Il développe la très originale conception du tulku, selon laquelle le corps de transformation désigne toute personne ayant hérité des qualités spirituelles d'un maître décédé ; principal mode de transmission de l'autorité religieuse et politique dans l'école Gelugpa*.

    DALAÏ LAMA:
    Titre du souverain-prêtre de l'école du bouddhisme tibétain des Gelugpa, il signifie « Océan de sagesse », voir LAMA.

    DAO
    :
    Littéralement « la voie » ou « le chemin », dao est employé par toutes les écoles de sagesse chinoises. Animé par les forces yinlyang*, c'est le moteur du monde. Il évoque l'image d'une voie à suivre et désigne le chemin que l'on suit pour agir. Il a aussi le sens de « dire », soit la parole qui renseigne et enseigne, d'où son autre sens dérivé de « doctrine » ou de « méthode ». Pour Confucius, la voie parfaite est celle du Ciel, norme absolue de toute conduite. Quant aux taoïstes*, dont le nom chinois est « l'école du Dao », ils considèrent la voie comme l'absolu, l'art de faire communiquer le ciel et la terre, les puissances sacrées et les hommes.

    DEVA
    :
    Nom générique des dieux dans le védisme, le brahmanisme et le bouddhisme. Ce sont des êtres diurnes et lumineux, comme l'indique la racine verbale div qui signifie « briller ». Ils s'opposent aux Asuras, les Puissants ou démons. Il est à noter que dans la mythologie iranienne qui possède des racines communes avec celle du Veda, les Asuras sont bénéfiques tandis que les Devas sont maléfiques, comme l'indique le nom de la principale divinité du mazdéisme*, Ahura Mazda. Dans le bouddhisme, désigne une des six voies de la transmigration des êtres, avec celles des Asuras, des hommes, des animaux, des esprits fantomatiques affamés et des créatures infernales.

    DHARMA
    :
    Littéralement « ce qui soutient », dans le brahmanisme* et l'hindouisme*, c'est le principe de stabilité universelle, la puissance qui soutient et maintient l'ordre immuable du monde. Succède à l'ordre rituel du védisme* (rita) en tant que norme régulatrice de la vie qui règle la conduite des hommes en fonction de leur état de vie. Notons que c'est la manière de traduire notre concept de « religion », aujourd'hui encore dans l'Inde.
    Deuxième des Trois Joyaux*, le bouddhisme en fait la loi enseignée, prêchée et illustrée par le Bouddha. C'est aussi le fondement de la réalité et le discours sur la réalité ; au pluriel, les dharma désignent les éléments de la réalité phénoménale, les phénomènes, les choses et les êtres.

    DUHKHA
    :
    La douleur, première des Quatre Nobles Vérités* découvertes par le Bouddha. Son omniprésence et son évidence forment le cœur de l'expérience bouddhique. A un sens physique, moral, métaphysique. Inclut tout à la fois le souci, le chagrin, la souffrance, les conflits, l'impermanence, le mal, les calamités, l'absurdité, la non-subtantialité, l'insatisfaction de la vie.

    ÉVEIL:
    Bodhi en sanscrit, satori* en japonais, voir BOUDDHA.

    GANESHA
    :
    Dieu majeur de l'hindouisme, caractérisé par sa tête d'éléphant, fils de Parvatî. L'éléphant joue un rôle majeur dans le monde indien, symbole de force et de sagesse. Il est cousin du gros nuage de mousson, dispensateur de la pluie bienfaisante, comme sa rondeur le trahit. Ganesha est invoqué avant toute entreprise car il écarte tous les obstacles devant lui. Fréquemment représenté dans l'iconographie religieuse, il inspira peut-être à Brunhoff la figure du sympathique Babar. La légende bouddhique attribue à l'éléphant un rôle majeur au moment de la conception du Bouddha.

    GAUTAMA
    :
    Nom patronymique du Bouddha historique dont les parents appartenaient à la caste des guerriers (kshatriya) avec semble-t-il, le brâhmane Gautama pour souche de leur lignée. Signifie littéralement « le meilleur des bovidés ».

    GELUGPA
    (dGe-lugs-pa):
    « Ecole des hommes vertueux », nom de la principale école du bouddhisme tibétain fondée par Tsongkhapa (13571419). Dès le xvir siècle, elle supplante les autres traditions tibétaines et fonde la théocratie au Tibet. Ses maîtres, dalaï lama et panchen lama, sont choisis par le système des incarnations (voir CORPS DE BOUDDHA). Connue parfois sous le nom de Bonnets Jaunes, par référence à la couleur de la coiffure des moines.

    GRAND HOMME
    :
    Mahâpurusha, voir PURUSHA.

    GRANDE ET TOTALE EXTINCTION:
    Voir NIRVÂNA.

    GUANYIN
    :
    Nom chinois du bodhisattva Avalokiteshvara*. Subit, sous les influences conjointes du taoïsme* et du tantrisme*, une notable transformation iconographique en Chine où on le représente sous une apparence et des traits féminins.

    GURU
    :
    Adjectif qui signifie littéralement « lourd », et par extension « celui qui pèse », « celui qui compte » ou « qui a de l'autorité ». Nom du maître spirituel dans les traditions brahmaniques et hindoues, c'est souvent le père qui joue ce rôle auprès du jeune brâhmane. A aujourd'hui un sens très galvaudé dans les langues occidentales dans le contexte sectaire.

    HINAYÂNA:
    Petit Véhicule (de délivrance), nom donné par les détracteurs de ce courant qui regroupe les écoles anciennes du bouddhisme et les enseignements originels du Bouddha. Voir THERAVÂDA, la Tradition des Anciens, et son antonyme MAHÂYÂNA.

    HINDOUISME
    :
    Du nom donné par les Persans au XIIIe siècle « aux doctrines professées au bord du fleuve Indus » - qu'ils prononçaient Sindhu - et qui n'obéissaient pas à la loi de l'islam. Le nom fut repris par les Européens pour désigner la religion majoritaire de l'Union indienne, issue pour une large part des enseignements védiques* et brahmaniques*.

    INDRA
    :
    Dieu Seigneur du védisme*, maître de l'énergie et chef des trente-trois dieux, il a pour arme le foudre (voir vAJRA) ; il perd beaucoup d'importance dans le brahmanisme et l'hindouisme. Dans le bouddhisme, il devient un dévot serviteur du Bouddha et porte son nom personnel de Shakra.

    JAÏNISME
    , JINISME:
    Religion fondée sur les enseignements du Jina, « le Vainqueur », aussi appelé Mahâvîra et nommé Vardhamâna (540-468 av. J.-C.), qui compte plus de cinq millions d'adeptes dans l'Inde d'aujourd'hui et forme, en marge de l'hindouisme, une classe à part.

    JÂTAKA
    :
    Recueils de contes réputés faits par le Bouddha lui-même pour illustrer son enseignement et servir d'exemples à ses disciples ; le recueil du Canon pâli* du Ve siècle en réunit cinq cent quarante-sept, groupés en vingt-deux sections. Voir Choix de Jâtaka, extraits des Vies antérieures du Bouddha, trad. du pâli par Ginette Terrai, Gallimard, Connaissance de l'Orient, 1958. Présentent de nombreuses variantes en Asie du Sud-Est.

    JÔDO
    :
    Voir TERRE PURE.

    KADAMPA
    (bKa'-gdams-pa):
    « L'Enseignement oral », nom d'une école du bouddhisme tibétain fondée sur les enseignements d'Atisha (982-1054), absorbée par les Gelugpas à la fin du XIVe siècle.

    KAGYUPA
    (bKa'-brgyud-pa):
    « La Lignée de transmission orale », nom d'une des quatre principales écoles du bouddhisme tibétain ; son introducteur fut Marpa (1012-1097), initié dans l'Inde aux doctrines et pratiques tantriques par le Mahâsiddha Nâropa de l'université bouddhique de Nâlandâ. Elle se fractionne en nombreux courants dont celui des
    Karmapa (Kar-ma-pa).

    KARMAN
    :
    Vient de la racine kri, « faire ». C'est, dans la littérature védique, l'acte rituel efficace par excellence, le sacrifice. Dans le brahmanisme, le jinisme et l'hindouisme, c'est la loi de la rétribution des actes selon laquelle les actes déterminent les conditions de la prochaine transmigration. Le bouddhisme transforme la loi de l'acte en loi morale de l'intention ; c'est l'acte (bon, mauvais ou neutre) et le fruit qu'il produit, indépendamment de la condition de son auteur, qui déterminent le processus du samsâra*.

    KÂSHYAPA
    ou MAHÂKÂSHYAPA:
    Un des grands disciples du Bouddha, connu pour sa discipline ascétique et sa rigueur morale. Est fréquemment représenté en compagnie du doux et compatissant Ananda.

    KOAN
    :
    Prononciation japonaise de l'expression chinoise gong 'an qui signifie littéralement « cas public » ou « cas porté devant la justice » et désigne un précédent en matière de justice. Formalisés et mis par écrit, les koan sont devenus une des pratiques majeures de l'école Rinzai du bouddhisme Zen*.

    KRISHNA
    :
    Dieu majeur de l'hindouisme, avatâra* de Vishnou* ; mis en scène comme dieu-héros et Seigneur suprême dans Le Chant du Bienheureux Seigneur*.

    LAMA
    :
    Maître spirituel dans la tradition tibétaine, a le sens du mot guru*. Le maître, qui n'est pas forcément un moine, jouit de la vénération du disciple ; de ce fait, le bouddhisme tibétain est souvent appelé lamaïsme. On donne parfois aux maîtres le titre honorifique de Rimpoche, « Extraordinairement Précieux ».

    LAOZI
    :
    « Le Vieux Maître » ou « le Vieil Enfant », fondateur présumé et probablement légendaire du taoïsme*. Au moment de l'introduction du bouddhisme en Chine, certains taoïstes développèrent une théorie selon laquelle le Bouddha n'était qu'une manifestation de Laozi parti vers l'Occident convertir les « barbares », et les doctrines bouddhiques qu'un écho déformé du Livre de la Voie et de la Vertu.

    LÉGISME
    :
    Ecole des Lois (fajia), principale école chinoise de l'Antiquité dont la contribution majeure fut d'établir la source du pouvoir impérial. A eu pour maîtres Shang Yang (390 ?-338 av. J.-C.) et Han Feizi (?-233 av. J.-C.). Voir l'étude de Léon Vandermeersch, La Formation du légisme, Ecole française d'Extrême-Orient, 1965, réimp. 1987.

    LINJI
    ou LIN-TSI:
    Mort vers 866-867 ; maître chinois de l'école du Chan* dont les enseignements ont inspiré une école du Zen* qui porte son nom, l'école Rinzai.

    LOTUS DE LA BONNE LOI
    :
    Texte majeur du Grand Véhicule bouddhique, inspire la création de nombreuses écoles en Extrême-Orient, comme celles du Tiantai*. A pour titre en sanscrit Saddharmapundarîka sûtra, en chinois Fahuajing. La version préférée des maîtres bouddhistes chinois fut celle qu'en donna le grand moine Kumârajîva au début du Ve siècle. La version sanscrite fut traduite en français au milieu du XIXe siècle par Eugène Burnouf, Le Lotus de la Bonne Loi, 2 vol., 1852.

    MADHYAMAKA
    :
    Ecole du Chemin médian, par référence à la voie moyenne enseignée par la Bouddha. Nom de la principale école du Grand Véhicule fondée par le brillant Nâgârjuna qui aurait vécu au ii' ou lite siècle de notre ère. Son aeuvre majeure est le Traité du milieu, Madhyamaka shâstra. Les Chinois lui attribuent l'immense commentaire du Sûtra de la Perfection de sagesse, Mahâprajnâparamitâ shâstra, un des ouvrages majeurs de la littérature bouddhique. Voir sa traduction par M» Etienne Lamotte, Le Traité de la grande vertu de sagesse, 5 vol., Louvain, 1944-1980.

    MAHÂBHÂRATA
    :
    La Grande Geste des descendants de Bharata. Poème épique en dix-huit chapitres formés de plus de cent mille stances, rédigé ou du moins mis par écrit entre le IVe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C. Incomparable miroir de l'hindouisme ancien, il réunit légendes, poèmes religieux et spéculations philosophiques. Son argument est la lutte fratricide entre les vertueux Pândava et les mauvais Kaurava, membres d'une famille princière de l'âge héroïque. Bharata est le nom que se donne l'Inde aujourd'hui encore.

    MAHÂYÂNA
    :
    Grand Véhicule (de délivrance) du bouddhisme, se développe aux environs de l'ère chrétienne et se divise en nombreuses écoles, en Inde, au Tibet, en Chine, en Corée et au Japon. Ses textes canoniques sont appelés sûtra, littéralement « fil » dans le sens d'aphorisme, de règle ou de fil directeur des conduites ; ils sont complétés par des commentaires, les shâstra.

    MAITREYA
    :
    « Le Bienveillant », attendu comme le cinquième et dernier Bouddha terrestre. Règne comme bodhisattva dans le ciel des dieux Satisfaits (Tushitas). Fait l'objet de cultes messianiques importants en Chine.

    MANDALA
    :
    Littéralement « cercle » ou « disque », représentation symbolique des forces cosmiques et projection du domaine particulier d'une divinité. Constitue l'essentiel des pratiques de méditation du bouddhisme tantrique axées sur la tension centre/périphérie et les corrélations entre le plan de l'univers et le corps de l'adepte. Est représenté architecturalement à Borobudur dans l'île de Java.

    MANICHÉISME
    :
    Courant syncrétique fondé par Mani (216-277), originaire de l'Iran arsacide. Emprunte au bouddhisme sa croyance en la transmigration des âmes, au mazdéisme* son dualisme entre forces du bien et forces du mal et au christianisme la figure de Jésus qui préside au Grand Jugement après la destruction du monde et le rétablissement de la dualité originelle. Se développe en Asie centrale entre le VIIe et le Xe siècle, principale religion des Ouïghours avant leur conversion à l'islam. A aussi d'importantes ramifications en Occident (l'hérésie cathare).

    MANJUSHRÎ
    :
    « A la douce majesté », bodhisattva majeur du Grand Véhicule, vénéré au Népal et dans tout l'Extrême-Orient comme le maître de la sagesse ; il tient le glaive qui tranche l'ignorance et le livre de la Perfection de sagesse pour l'édification des fidèles.

    MANTRA
    :
    Formule chargée d'énergie sacrée. Sa répétition est une forme de méditation qui joue un grand rôle dans le bouddhisme tantrique, aussi appelée le Véhicule des formules ésotériques, Mantrayâna. « Ceux qui connaissent les formules » sont appelés mantrin en sanscrit, à l'origine de notre mot français mandarin.

    MÂRA
    :
    Grand dieu qui régit le monde du désir et les destinées infernales ; son nom évoque, par sa racine mri, la mort ; il est assimilé au démon, désigné comme « le pire », pâpîyân, et intervient dans la vie de Shâkyamuni juste avant et après l'Eveil.

    MAZDÉISME
    :
    Religion principale de l'Iran pré-islamique dont le nom vient du dieu Ahura Mazda. Ses croyances s'enrichirent des enseignements de Zoroastre (ou Zarathoustra) né en Médie vers 660 avant J-C. Son livre saint est l'Avesta qui continue de jouir aujourd'hui d'un grand prestige parmi les communautés des Zarthoshtis de l'Iran et des Parsis de l'Inde occidentale. L'alliance signée entre les empereurs Tang et les souverains sassanides au moment de la conquête arabe marque son introduction en Chine au VIIe siècle. Il disparaît à la suite de la grande proscription des religions étrangères à l'empire au IXe siècle.

    MUDRÂ
    :
    Littéralement « sceau », désigne les gestes des bras, des mains et des doigts déterminants dans l'iconographie hindoue et bouddhique et aussi dans la tradition tantrique où le geste a valeur mystique et magique.

    NIRVÂNA
    :
    Littéralement « souffler sur », « éteindre » ; dans la tradition ancienne représente l'envers du samsâra*, l'extinction du feu des passions. C'est la destruction du désir et des passions (la concupiscence, la haine et l'aberration), la disparition des Cinq Agrégats d'appropriation, la fin de la douleur, l'inconditionné. Il ne s'agit pas de « béatitude comme on l'entend couramment aujourd'hui puisqu'il n'y a plus ni sensation, ni être qui ressente quoi que ce soit. La Grande et Totale Extinction (Mahâparinirvâna) est la mort physique du Bouddha Shâkyamuni.

    NON-VIOLENCE
    :
    Voir AHIMSA.

    NYINGMAPA (rNying-ma-pa):
    Ecole des Anciens du bouddhisme tibétain qui considère Padmasambhava (viii, siècle) comme son fondateur.

    ORNEMENTATION FLEURIE
    :
    Huayan en chinois, école du bouddhisme chinois fondée sur les enseignements des sûtras qui portent le même nom. Les différents épisodes du texte, dont la trame dramatique est la quête initiatique du jeune prince Sudhâna, sont illustrés à Borobodur, stûpa-mandala construit à Java au IXe siècle.

    PÂLI:
    Langue de la tradition bouddhique des Anciens, dérivée du sanscrit, dont l'origine est encore mal assurée. Voir TRIPLE CORBEILLE.


    PANCHEN LAMA
    :
    Maître qui est un grand érudit, titre donné par le Cinquième Dalaï lama à son précepteur, l'abbé de Tashilumpo, réputé être la réincarnation du Bouddha Amitâbha. Il joue un rôle politique important à partir du xxe siècle.

    PRODUCTION CONDITIONNÉE
    :
    Pratîtyasmutpâda, enchaînement causal dont on trouve l'illustration dans la roue du temps (kalachakra) représentée à l'entrée des monastères tibétains.

    PURUSHA
    :
    L'Homme ou le géant primordial dont le sacrifice fonde la création des êtres dans les hymnes védiques*. Un des noms de l'absolu dans les Upanishad anciennes. Devient « l'homme » ou « la créature » au sens courant du terme dans l'hindouisme. Ses marques particulières, au nombre de trente-deux dans les textes, sont réservées dans l'iconographie bouddhique au Bouddha et au Roi à la Roue.

    QUATRE NOBLES VÉRITÉS
    :
    Arya-satya, exposées par le Bouddha lors du Sermon de Bénarès : la vérité de la douleur, de son origine, de sa cessation et de la voie qui mène à sa cessation. Constituent l'essentiel du dharma* bouddhique avec la Loi de la Production conditionnée*.

    RÂMÂYANA
    :
    La Geste de Râma, principale épopée indienne attribuée au saint légendaire Vâlmikî. Elle met en scène le roi parfait Râma et son épouse Sîtâ, enlevée par le démon Ravana. Avec l'aide des singes, de leur roi Hanumant et de son frère Lakshmana, Râma réussit à la délivrer. Il triomphe des démons, devient roi d'Ayodhyâ et après sa mort, rejoint le ciel. Râma est présenté comme un des avâtara* Vishnou*. Mise en scène, au théâtre et dans le théâtre d'ombres, dans toute l'Asie du Sud-Est où l'épopée connaît de multiples variantes adaptées aux conditions des terroirs.

    REN
    :
    Se prononce « jen » ; principale vertu du confucianisme, souvent traduite par vertu d'humanité.

    RÉVÉLATION
    :
    Voir VEDA.

    SAKYA
    (sa-skya-pa):
    Ordre religieux du bouddhisme tibétain ; ses abbés sont régents du Tibet du XIIIe siècle au début du XIVe siècle sous la domination mongole.
    SAMSÂRA. Terme issu d'une racine verbale sri dont le sens propre est « couler » ; désigne la doctrine majeure des religions nées dans l'Inde, hindouisme*, bouddhisme* et jaïnisme*. Transmigration des âmes, passage de l'âme d'un corps à l'autre. Traduit parfois par « métempsychose » ou « réincarnation » qui désigne improprement la transmigration bouddhique, car les bouddhistes relativisent le fait qu'une même âme puisse passer successivement dans plusieurs corps. Ils parlent de la série des existences ou du « re-devenir».

    SANSCRIT
    :
    Nom de la langue ancienne de l'Inde, issue de l'indo-européen. De nombreuses correspondances sont attestées entre le sanscrit, la langue littéralement « par-faite » (sam-krita) de l'époque classique, et nos propres langues comme le grec ou le latin, Citons le nom du dieu céleste, Dyaus pitar en sanscrit, Zeus Patir en grec et Jupiter en latin. Langue du brahmanisme* et des textes du Grand Véhicule bouddhique.

    SATORI
    :
    Terme japonais des écoles du Zen*, désigne l'expérience de l'Eveil, le fait de reconnaître sa nature fondamentale ou le réveil devant la réalité de l'homme au monde.

    SÉRINDE
    :
    Désigne les régions des oasis de l'Asie centrale, aujourd'hui sur le territoire de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang de la République populaire de Chine. Composé du nom « Inde » et de « Sères », nom qui désignait les Chinois dans les textes de l'Antiquité classique, maîtres des techniques de sériciculture et de tissage de la soie. C'est, en quelque sorte, l'Indo-Chine de l'Asie centrale.

    SHAKTI
    :
    Puissance ou énergie féminine des dieux, joue un rôle considérable dans la geste de Shiva* ; sous l'apparence de la divine mère ou de la déesse mère, inspire les courants shivaïtes et le tantrisme à l'époque médiévale. On donne parfois le nom de shaktisme à ces enseignements.

    SHÂKYAMVNI
    :
    « Sage silencieux du clan des Shâkyas », appellation courante du Bouddha historique.

    SHINGON
    :
    Ecole de la Parole vraie, nom de l'école du bouddhisme ésotérique japonais, fondée sur les enseignements du maître Kukai (774-835).

    SHINTÔ
    :
    « La voie des dieux », aussi appelée kami no michi, du nom des dieux du panthéon japonais. Religion naturelle du Japon ancien centrée autour du culte des divinités de la nature. Elle prend le nom de shintô par référence à « la voie du Bouddha », Butsudô. Les deux voies se sont développées par la suite parallèlement jusqu'au XIXe, siècle où le shintô est devenue la religion officielle du Japon, séparée du bouddhisme et centrée autour du culte de l'empereur.

    SHIVA
    :
    Nom du dieu majeur de l'hindouisme avec Vishnu*, son énergie permet de créer et de détruire le monde. Inspire de nombreux courants de l'hindouisme, le shaktisme*.

    SIDDHÂRTHA
    :
    « Celui qui a atteint son but », nom personnel ou prénom du Bouddha historique. Titre d'un roman très populaire d'Hermann Hesse publié en 1922 et qui retrace l'existence du Bouddha.

    SIKHISME
    :
    Religion des sikhs, la plus récente des religions nées sur le sol indien. Son fondateur est le Guru Nânak (1469-1539) qui adapta en vue de l'harmonie universelle certaines formes du mysticisme musulman des soufis et de la mystique religieuse du shivaïsme* et du vishnouisme*. Les sikhs, disciples du fondateur et de ses neuf successeurs spirituels, vivent principalement au Penjab et sont reconnaissables à leur belle prestance, leurs turbans et leurs barbes. Leur ville sainte est Amritsar, l'étang ou le bassin de l'Ambroisie.

    SÔKA GAKKAI
    :
    « Société scientifique pour la création de valeurs », mouvement bouddhiste moderne fondé en 1930 d'après les enseignements de Nichiren. Ses développements actuels sont des actions politiques ou sociales à but lucratif et les représentants de l'école de Nichiren s'en sont désolidarisés.

    STÛPA
    :
    Monument essentiel du bouddhisme, édifice massif de formes différentes selon les pays. Il sert de reliquaire ou de monument commémoratif du Bouddha. Il renferme reliques, objets précieux ou textes sacrés. Appelé dagoba dans la tradition des Anciens à Sri Lanka et chôrten au Tibet ; prend la forme d'une pagode en Chine et en Extrême-Orient. On y pratique la pradakshina, circumambulation ou marche dans le sens du mouvement du soleil.

    SÛTRA
    :
    Littéralement « fil », fil directeur, aphorisme ou règle, désigne les textes brahmaniques* et bouddhiques*. Concerne les dits du Bouddha ou de ses disciples, terme traduit en chinois par Jing, Classique*, qui présente la même étymologie.

    TANTRISME
    :
    Nom d'un courant qui se développe dans l'Inde vers les v, et vin' siècles, intéresse tout autant l'hindouisme, le shivaïsme* en particulier, et le bouddhisme. Terme forgé sur le nom donné aux ouvrages de cette tendance. Tantra signifie « le dispositif », « la machine pour étendre », « le métier à tisser », d'où le sens de tissu, d'ensemble d'aphorismes relevant d'une même discipline. Il s'agit de différents points de vue sur la vie, la religion, la manière d'être du corps, qui s'opposent à la voie brahmanique classique et aux traditions bouddhiques des Petit et Grand Véhicules. Représente la troisième et ultime forme du bouddhisme indien.

    TAOÏSME
    :
    Littéralement « l'école du Dao* », voie chinoise de la mystique qui remonte à Laozi*. Se divise en de nombreuses tendances, ésotériques ou religieuses. Le principal courant religieux est celui des Maîtres célestes fondé au Ii` siècle après J.-C. Au XIIe siècle est fondée l'école de la Perfection totale qui prône le célibat, la pauvreté et l'ascétisme au sein des congrégations monastiques. Ses pratiques ont été réhabilitées vers 1980 en République populaire de Chine, tandis que le courant des Maîtres célestes ou celui de la Parfaite Unité sont toujours officiellement interdits d'exercice.

    TATHÂGATA
    :
    Nom que se donne le Bouddha dans les textes de la tradition ancienne ; son sens originel est perdu ; dans les commentaires postérieurs, on le comprend comme « Celui qui est venu ou allé ainsi (tathâ) », c'est-à-dire comme tous les autres. Le Bouddha est allé ou parti à la Vérité de la même manière que ses prédécesseurs.

    TERRASSE CÉLESTE
    :
    Voir TIANTAI.

    TERRE PURE
    :
    Principale école du bouddhisme chinois (Jingtu), coréen, vietnamien et japonais (Jôdo). S'inspire des textes relatifs au Bouddha Amitâbha*, La Constitution de la Terre Pure et le Sûtra de la contemplation du Bouddha de longévité infinie. Au Japon, se différencie en deux courants majeurs, l'école de la Terre Pure, Jôdo-shû

    THERÂVADA
    :
    Nom pâli désignant la tradition des Anciens (Sthavira en sanscrit), très importante à Sri Lanka et en Asie du Sud-Est où elle est la seule école bouddhique reconnue officiellement depuis le XIIe siècle.

    TIANTAI
    :
    Ecole du bouddhisme chinois, fondée sur les enseignements universels du Lotus de la Bonne Loi*. Son nom est celui de la montagne du Zhejiang où résidaient ses premiers maîtres. Connaît d'importants développements au Japon sous le nom de Tendai.

    TRANSMIGRATION
    :
    Voir SAMSÂRA.

    TROIS CORBEILLES
    ou la TRIPLE CORBEILLE:
    La Triple Corbeille (Tripitaka) est le nom générique du Canon bouddhique ; elle comprend les Traités de la discipline monastique, Vinaya pitaka, les Dits du Bouddha, Sûtra pitaka, et les Traités de doctrine approfondie, Abhidharma pitaka. Les Dits du Bouddha sont rassemblés en cinq recueils appelés Nikâya dans le canon pâli et Agama dans la version sanscrite ; il s'agit du Dîgha-nikâya, du Majjhima-nikâya, du Samyutta-nikâya, de l'Anguttara-nikâya et du Kuddhaka-nikâya. L'ensemble de ces textes a été édité et traduit en anglais sous l'égide de la Société des textes pâlis, Pâli Text Society (en abrégé parfois PTs), fondée en 1881.

    TROIS JOYAUX
    ou le TRIPLE REFUGE:
    Le Bouddha, sa Loi (dharma) et sa Communauté (samgha). La prise du Triple Refuge, prononcée en présence de moines, marque l'entrée du laïc au sein de la Communauté bouddhique.

    UPANISHAD
    :
    Quatrième partie des Veda*. Il en existe treize ou quatorze anciennes et on continua d'en rédiger jusqu'au Moyen Age. L'étymologie traditionnelle en fait un dérivé du verbe upa-ni-sad, « s'asseoir (en esprit) auprès de, « aspirer à » ; on le comprend généralement comme « rapprocher » ou « mettre en lumière des équivalences ». Connus en Europe grâce à une traduction latine d'Anquetil Duperron faite d'après une version persane, elle-même recension abrégée du XIVe siècle, la célébrité des textes se répercuta en Inde au XIXe siècle.

    VAIROCANA
    :
    « Semblable au soleil », un des cinq Bouddhas de méditation ou Dhyâni Bouddhas (avec Amitâbha, Amoghasiddhi, Akshobhya et Ratnasambhava) qui jouent un grand rôle dans certaines écoles du Grand Véhicule et dans le bouddhisme tantrique. Pour l'école ésotérique japonaise, c'est le Bouddha solaire et le maître de l'univers.

    VAJRA
    :
    Nom de l'arme de jet forgée par le forgeron céleste Tvastir pour le dieu védique Indra*. Symbolise le diamant qui est la foudre solidifiée et l'organe sexuel mâle. Joue un grand rôle dans le bouddhisme tantrique qui porte souvent le nom de Véhicule du diamant, Vajrayâna ; symbole de ce qui est indestructible comme la vacuité et limpide comme la pureté parfaite. Se présente sous la forme d'un sceptre ou d'une petite haltère aux extrémités ajourées comme des pétales de lotus ; objet liturgique indispensable aux rites du bouddhisme tantrique, il est associé à la clochette (ghantâ) et symbolise les moyens mis en œuvre pour parvenir à l'Eveil.

    VARNA
    :
    Littéralement « couleur », désigne les quatre grandes classes de la société védique sur lesquelles sont fondées les principales castes de l'hindouisme. Il s'agit de la classe des prêtres, brâhmanes, de celle des guerriers, kshatriya, des producteurs de richesses ou « les ravitailleurs », vaishya, et d'une dernière classe réputée inférieure exclue de l'initiation ou de la seconde naissance, la classe des ouvriers et des serviteurs, shudra. Voir l'ouvrage que leur consacre Louis Dumont, Homo hierarchicus, le système des castes et ses implications, Gallimard, 1966.

    VEDA
    :
    Textes de la Révélation (shruti) brahmanique* et hindoue* qui contiennent la vérité éternelle et incréée transmise oralement et révélée aux sages-poètes des origines, les Rishi. Immense corpus représentant en volume dix fois la Bible, le Veda se divise en quatre parties ; la première se subdivise à son tour en quatre collections ou samhita dont les trois premières forment la Triple Science : le Veda des strophes, collections d'hymnes en liaison avec les puissances et les dieux, Rig Veda ; le Veda des formules et des manipulations sacrificielles, Yayur Veda ; les mélodies liturgiques, Sama Veda. S'y ajoute le recueil des charmes et des formules visant à tenir à l'écart les puissances hostiles et à opérer de bonnes choses, Atharva Veda, plus spécialement réservé aux rituels domestiques et royaux. Les textes des Brahmana, des Aranyaka et des Upanishad constituent ses trois dernières parties. A donné le terme Védisme, religion archaïque du sous-continent indien, fondée sur le sacrifice aux dieux et une répartition de la société en quatre classes ou varna*.

    VERTUS SUPRÊMES
    ou PERFECTIONS:
    Pâramitâ, « ce qui atteint l'autre
    rive », leur liste varie selon les écoles bouddhiques. Pour le Grand Véhicule, il s'agit des perfections que le bodhisattva réalise au cours de son immense carrière : le don, la moralité, la patience, l'énergie, la méditation et la sagesse. S'y ajoutent parfois l'action correcte, les voeux pieux, la résolution et la connaissance de la juste définition de tous les dharma*.

    VIMALAKÎRTI NIRDESA
    :
    L'Enseignement de Vimalakîrti, texte majeur du Grand Véhicule bouddhique. Met en scène un maître de maison, Vimalakîrti, qui expose la doctrine de la non-dualité au bodhisattva Manjushrî* et clôt son enseignement par le silence. Par ses qualités littéraires et ses doctrines, il a séduit nombre de lettrés d'Extrême-Orient et favorisé grandement l'assimilation du bouddhisme en Chine ; traduit en français par Mg, Etienne Lamotte sous le titre L'Enseignement de Vimalakîrti, Louvain, Publications universitaires et Institut orientaliste, 1962.

    VISHNOU
    :
    Nom d'un des principaux dieux de l'hindouisme. Fait partie avec Shiva* et Brahmâ* de la triple forme du divin (Trimûrti) dans laquelle il est réputé conserver le monde. Inspire des courants religieux divers fondés sur la croyance en ses diverses « descentes » ou avatâra*.

    YIN/YANG
    :
    L'union harmonieuse et l'interaction des contraires sont pour les anciens Chinois le moteur du monde, le Dao*. Yinlyang forme un couple qui rend compte de l'action du temps perçu comme alternance, d'un réel conçu en termes de flux et de reflux constants, d'un monde en perpétuel devenir. Dans la langue poétique primitive, yin renvoie au versant ombreux d'une éminence, yang à son versant ensoleillé. Yin évoque le froid, l'humidité, l'obscurité, la passivité et la féminité et yang, le chaud, la sécheresse, la lumière, l'activité et la masculinité

    YOGA
    :
    Discipline d'ascèse et de réalisation particulière aux religions nées dans l'Inde. Vient de la racine verbale yuj qui signifie « atteler » et qui subsiste dans notre mot français joug. Employé à l'origine à propos des chevaux qu'il convient de dresser et de contrôler pour les amener à accepter le harnais ; tenus en main par le cocher, ils sont soumis à sa volonté et apprennent à conjuguer leurs efforts, d'où les idées de concentration mentale et d'union. Le Yoga se subdivise en un grand nombre de disciplines particulières ; selon le Yoga classique, un des six courants (darsana) hindous, le rajayoga ou yoga royal, comporte huit degrés : les quatre stades extérieurs, abstinences, observances, postures et contrôle du souffle, et les quatre stades intérieurs, suppression des perceptions extérieures, concentration, contemplation et identification finale. Parallèlement se développent le yoga de la réintégration par l'action, karma yoga, celui de la réintégration par la connaissance, jnana yoga et celui de la fusion par la dévotion, bhakti yoga. Voir les travaux de Mircea Eliade, Le Yoga, immortalité et liberté, Paris, 1954 et Pantajali et le Yoga, Seuil, Maîtres spirituels, 1982.

    ZAZEN
    :
    « Méditation assise », vient de l'expression chinoise zuochan, pratique et technique de réalisation mises en exergue dans l'école japonaise du Zen fondée par Dôgen au XIIIe siècle.

    ZEN
    :
    Forme japonaise de l'école du bouddhisme chinois, le Chan*, introduite au Japon au IXe siècle et qui s'y développe surtout vers le xm` siècle. Se divise en deux courants majeurs, celui de Dôgen, l'école Sôtô, et l'école Rinzai. Du fait de sa diffusion dans les milieux des guerriers, l'école a pris un caractère martial et austère, inconnu en Chine.

    arte.tv 


    Mise à jour: 28/09/06



     

     

     

     

     

     

     


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